Les uns le disait en dépression, les autres proche du ravin. Pourtant Bret Easton Ellis vient de réaliser la meilleure série digitale produite à ce jour [The Deleted diffusé en exclusivité sur la nouvelle plateforme Fullscreen]. Avec une intrigue assez simple qui s’attarde sur la disparition à Los Angeles de trois personnes qui n’ont à priori aucun lien entre elles. Une inquiétante paranoïa commence alors à voir le jour chez un groupe de post-ados qui s’était échappé d’une secte quelques années auparavant…
Loin, très loin de son dernier échec cinématographique (The Canyons de Paul Schrader avec Lindsey Lohan et James Deen) qui est rentré dans l’histoire des plus mauvais film du XXIe siècle. Mais c’est déjà oublié, grâce à sa nouvelle création digitale.
Lui qui a été le plus grand auteur de la fin du XXe siècle. Il a su avant tout le monde que si il voulait continuer à toucher la nouvelle génération ce n’était plus à travers les romans mais à travers des contenus court directement fabriqués pour le mobile. Il avait raison. Comme souvent. Il ne faut pas oublier que cet homme a, en 1991, prédit l’écroulement des marchés qui est arrivé en 2007. Plus de 15 ans donc avant que tout explose. Le problème malheureusement c’est que personne n’écoute jamais les écrivains au bon moment. On a la mauvaise habitude de les consacrer seulement après leur mort. Une fâcheuse habitude qui met tout le monde dans le pétrin. Si on avait su entendre Orwell puis Debord au bon moment, en serions nous là ? Évidemment que non.
Mais ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est qu’on peut avoir plus de cinquante ans, être nihiliste, avec mille déviances sexuelles et toujours savoir s’adresser aux adolescents. N’est ce pas cela le rôle d’un artiste ? Savoir anticiper ce que les autres ne voient pas. Imaginer sur une page blanche ce qui plaira demain à ceux qui on l’âge d’être ses enfants…
https://www.youtube.com/watch?v=7FHS2NC3oOY
https://www.youtube.com/watch?v=9sMow2XNn6E