Terminé les jouets par milliers. En 2023, les enfants commandent au Père Noël des produits de luxe. Au grand dam du porte-monnaie des parents.
Une doudoune Moncler à 685 euros, une crème hydratante Charlotte Tilbury à 90 euros ou encore des accessoires griffés Gucci, Hermès et Louis Vuitton. Ces produits, on ne les retrouve pas dans les armoires d’un ultrariche, mais bien dans la liste au Père Noël d’enfants de 8 ans. C’est ce que révèle au New York Post la personal shopper et styliste Amanda Sanders, qui achète en ce moment les cadeaux des enfants de ses clients aisés. Elle constate qu’au cœur de Manhattan, la jeune génération a désormais les mêmes goûts que «les femmes de 40 ans». «L’âge pour demander un jouet s’arrête à 7 ou 8 ans», précise-t-elle au média américain. Et de continuer : «Ils aiment se maquiller. Ils aiment les bijoux – pas les bijoux Disney, les vrais bijoux. Tout est question de marques, de marques, de marques. J’ai vu des enfants porter du Balenciaga.» Dans une vidéo devenue virale, l’influenceuse Keya James a partagé la liste de sa fille de 10 ans. On y découvre des baskets de marque, des bijoux, mais aussi «beaucoup d’argent.»
Même chose pour Nadia, maman de 47 ans basée à Brooklyn, qui révèle au New York Post la liste haut de gamme de ses deux enfants de 8 et 11 ans : des sérums hydratants, des mini-frigos pour y ranger des produits de beauté, des rollers pour le visage…tous signés de labels très populaires sur TikTok. Nombreux sont ici les parents à accuser les réseaux sociaux. «Instagram et TikTok ont une influence énorme sur les enfants», explique une maman dans les colonnes du média. Et de continuer : «J’ai entendu des enfants demander des sacs Prada et Marc Jacobs. Ils demandent aussi le porte-cartes Louis Vuitton pour y insérer leur carte d’identité. Quelques enfants aiment Burberry. Beaucoup d’entre-deux aiment la ceinture Gucci, ou le portefeuille avec chaîne Gucci.»
La faute aux réseaux sociaux
De l’autre côté de l’Atlantique, c’est la même rengaine. Marine, 26 ans et originaire de Bretagne, doit chaque année prévoir un petit budget pour faire plaisir à ses petites cousines Camille, 16 ans, et Élise, 14 ans. Comme aux États-Unis, les adolescentes sont influencées par ce qu’elles voient sur TikTok. «Cette année, elles ne veulent que des marques», nous explique Marine. «Des parfums Paco Rabanne et Burberry par exemple. Élise souhaite un sweat-shirt Ralph Lauren bien spécifique avec le logo visible. De son côté, Camille veut absolument les dernières baskets Adidas. Elles sont introuvables sur les sites car en rupture de stock. Ma mère a réussi à trouver une paire, mais hors de prix.» L’année dernière, Camille voulait une montre Zadig & Voltaire et avait déballé l’iPhone 12. En contrepartie, Marine explique qu’elles «sont quand même à la recherche de codes promos pour aider financièrement leur mère.» Même si elles réclament aussi de l’argent, à hauteur de 100 euros chacune.
Pour expliquer ces listes luxueuses, les réseaux sociaux sont en première ligne. D’après une étude menée par l’entreprise Qustodio, les 4-18 ans passeraient environ deux heures par jour sur le réseau social TikTok. L’enquête précise que rien qu’en 2022, les mineurs ont passé en moyenne quatre heures devant les écrans. Une étude de Visibrain datée du 14 décembre ajoute que les trente maisons de luxe analysées génèrent sur Instagram «un engagement massif, avec 90 millions de likes entre juin et novembre 2023», et 17,8 millions sur TikTok. De quoi confirmer l’influence que ces plateformes sociales peuvent avoir sur les comportements d’achat des consommateurs, toujours plus jeunes et connectés.
Source : NY Post – Madame Figaro