Ce dernier a ironisé sur l’idée d’expulser des détenus de son pays vers la France, en réponse à une mise en scène qu’il a perçue comme une glorification des criminels incarcérés dans la prison de haute sécurité du Salvador, le Centre de Confinement du Terrorisme (Cecot).
Un défilé provocateur
Le défilé de Willy Chavarría, connu pour ses prises de position politiques, visait à dénoncer les politiques migratoires strictes, notamment celles de l’administration de Donald Trump, dont Bukele est un allié. Les mannequins, habillés de t-shirts et shorts blancs, défilaient agenouillés, mains dans le dos, une posture rappelant les détenus du Cecot. Cette prison abrite des membres de gangs comme les « maras » ainsi que 252 Vénézuéliens expulsés des États-Unis, accusés sans preuves solides d’appartenir au groupe criminel Tren de Aragua.
Cette mise en scène, soutenue par une organisation de défense des libertés civiles, cherchait à critiquer la « déshumanisation » des migrants expulsés et les conditions de détention dans des prisons comme le Cecot. Mais les autorités salvadoriennes y ont vu une provocation. Le gouvernement a dénoncé un « hommage aux criminels », saluant la fermeté de Bukele.
La réplique ironique de Bukele
En réaction à une vidéo du défilé, Nayib Bukele a déclaré avec sarcasme : « Nous sommes prêts à les envoyer à Paris dès que le gouvernement français nous donnera son feu vert. » Ce message, amplifié par un partage d’Elon Musk, reflète le style provocateur du président, qui utilise les réseaux sociaux pour défendre sa politique sécuritaire.
Le lendemain, Bukele a enfoncé le clou en partageant une vidéo d’une femme se plaignant du harcèlement de rue à Paris, commentant : « Voilà ce qui arrive quand on glorifie les criminels à Paris. Celui qui pardonne au loup sacrifie les brebis. » Ce discours s’inscrit dans sa rhétorique opposant sa tolérance zéro à un supposé laxisme occidental.
Une politique sécuritaire controversée
Depuis mars 2022, Bukele mène une lutte acharnée contre les gangs au Salvador, avec plus de 86 000 arrestations, dont environ 8 000 personnes libérées après avoir été innocentées. Cette politique a réduit les homicides de manière spectaculaire, passant de 87 pour 100 000 habitants en 2019 à 2,41 en 2023, ce qui lui vaut une immense popularité.
Cependant, ses méthodes, incluant des arrestations sans mandat et des conditions de détention critiquées, sont controversées. Des ONG dénoncent des abus, une surveillance des ex-détenus et un manque de garanties judiciaires. Bukele, se décrivant comme un « dictateur cool », rejette ces accusations.
Une alliance stratégique avec Trump
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