La banque JP Morgan Chase doit verser 264 millions de dollars pour régler avec l’autorité bancaire américaine le conflit résultant de l’embauche frauduleuse de quelque 200 “princes” chinois, c’est-à-dire des fils et filles de hauts cadres chinois à Hong Kong et à New York.
La banque avait concocté un programme explicitement appelé “fils et filles de” et tenait des tableaux détaillant le rendement financier des affaires conclues grâce à ces embauches.
Comme le souligne Stephen Vines, chroniqueur du South China Morning Post, “honnêtement, qui eût cru qu’une grande banque américaine se salirait les mains avec des activités de ce genre, dans le but de gagner des marchés ? Qui savait que les fils et filles de grosses pointures dans le monde du business chinois n’étaient pas forcément les plus intelligents et les meilleurs, et seulement capables, selon une note interne de la banque, de faire des photocopies ? »
Si une banque aussi puissante que JP Morgan est condamné face à de telle pratique de corruption, pourquoi le monde de la mode et du cinéma sont-ils laissés à l’abri de tout soupçon ?
Lorsque l’on observe le dernier défilé Chanel au Ritz, jamais on aura autant vu de nouveaux fils et filles de employés par le groupe. Cuba Tornado Scott, la petite-fille du réalisateur Ridley Scott. Ella Richards, ses grands-parents sont le guitariste des Rolling Stones Keith Richards et Anita Pallenberg. Levi Dylan, petit-fils de Bob Dylan, prix Nobel de littérature. Selah Marley, la fille de l’icône Lauryn Hill et de Rohan Marley. Sixtine Stallone, la fille de Rocky et de Jennifer Flavin. Sofia Richie, fille du chanteur Lionel Richie. Lily-Rose Depp, fille de la chanteuse Vanessa Paradis et de l’acteur Jonny Deep.
La seule pensée que l’on peut rajouter est qu’avoir un nom à un défilé n’est pas ce qu’on peut appeler « avoir une idée ».
A voir défiler, dans le même temps et dans le même lieu, Pharell Williams en sapin de Noël, il était temps de relire les paroles de la chanson GET LUCKY, où il y a une connexion poétique à la notion de starification de la célébrité comme phénomène héréditaire. Naturellement enterré quelque peu par le sens «sexuel» de surface. Ceci explique peut-être cela.
On peut facilement conclure que la France de la Révolution Française et de la fin des privilèges a donné naissance finalement à bien pire, à savoir une nouvelle aristocratie cachée. Une société de cour qui n’a rien a envier à l’Ancien Régime.
Cet entre-soi népotique devient invivable en 2016. Et dans la matière, la France n’a rien à envier aux États-Unis.
Interminable est la liste de ces enfants de chanteurs, d’acteurs ou bien héritiers d’un empire économique qui occupent, à la suite de leurs parents, la une des médias.
ARNAULT – LAGARDÈRE – BOLLORÉ – BOUYGUES – DASSAULT – PINAULT – PEUGEOT – RICARD – DARTY – LANGMANN – SEYDOUX – DEPARDIEU – AUDIARD – DUPERREY – MASTROIANNI – DELON – JUGNOT – DOILLON – BOHRINGER – CASSEL – KASSOVITZ – LUCHINI – GAREL – LELOUCH – LE PEN – SARKOZY – VILLEPIN – CHIRAC – HOLLANDE – BACHELOT – PEILLON – AUBRY – STARCK – DE CAUNES – RYKIEL – BEIGBEDER – TAPIE – LACOSTE – DRUCKER – ZIDANE – CHEDID – HIGELIN – HALLYDAY – SOUCHON – GAINSBOURG – DUTRONC – VOULZY – GOLDMAN.
Les dynasties ne se sont jamais aussi bien portées que dans la France d’aujourd’hui. La célébrité, l’argent et même le talent se transmettent plus que jamais par le sang. A l’images des Spams, les « filles et fils de » n’ont aucune pertinence au XXIe siècle, ils sont un gang inapproprié et répétitif. Nous disons donc simplement :
FUCK CUBA TORNADO SCOTT
FUCK ELLA RICHARDS
FUCK LEVI DYLAN
FUCK SELAH MARLEY
FUCK SIXTINE STALLONE
FUCK SOFIA RICHIE
FUCK LILY-ROSE DEEP
FUCK NEPOTISM