Imaginez une des anciennes employées de Condé Nast qui peut se payer le luxe de s’offrir une heure de documentaire à son effigie. Et quand on dit son effigie on est gentils. Elle se paye un cv sous forme de « name dropping » géant, sans culpabilité ni morale. On devrait plutôt dire un trip faussement cinématographico-fashionistas-je m’aime tellement-que-je suis prête- à me payer- un réalisateur- qui me dirait- t’es la plus belle- même si ton maquillage coule.
Si nous devions réaliser une étude sur la solitude contemporaine et qu’un seul nom pour imager la recherche devrait être retenu ce serait sans nul doute celui de Carine Roitfeld . Pourquoi ? Car une femme qui se croit éternellement jeune après 50 ans peut vite tomber dans le pathétique. Qu’une femme qui est prête à se trimballer avec le visage d’une morte en se revendiquant « prêtresse de la fashion » peut vite être tragique. Qu’une femme qui prends son pied à se faire filmer en train de s’installer dans son hélicoptère privé disant qu’elle fait un métier extrêmement important et essentiel pour le monde mérite un petit cadeau : un aller simple pour la Syrie. Et on ne parle pas de son autosuffisance, son nombrilisme mégalomaniaque pensant que le monde tourne en fonction du choix de sa garde-robe. Carine Roitfeld c’est un instant de vacuité comme il en existe peu. Elle est le preuve que tout finira dans la canaille, espérons juste qu’elle n’est pas le signe d’une fin du monde imminente. Si la mode c’est ça alors on préfère passer l’année en tongs.