Les premiers mots dans un nouveau lieu, pour un auteur c’est toujours un retour aux premiers émois, à l’origine. Aller chercher là où il n’y a jamais eu de tâche. Un endroit sûr. Constant. Où l’émotion débute. Où tout est possible. Pour (re)commencer la vie.
C’est ce que vit Bertrant Cantat en offrant « Droit dans le soleil », premier chef-d’œuvre de son prochain album « Horizon ». Qui fait déjà couler beaucoup d’encre venimeuse, populiste et démagogue. Le député Rudy Salles, par exemple : « L’assassin de Marie Trintignan sort un disque. Je recommande aux journalistes la décence de ne lui faire aucune publicité ». Ou (encore) la députée Anne-Yvonne Le Dain : « Nombre (considérable) de citations @BertrandCantat ce matin me laisse penser que côté PROMO il est bon. Après prison pour assassinat c fort ».
Ceux qui prônent la tolérance à outrance sont finalement les premiers censeurs en action. Avant même, bien sur, d’avoir écouté un extrait : « Tous les jours, on retourne la scène / Juste fauve au milieu de l’arène / On ne renonce pas / On essaie de regarder droit dans le soleil. »
Regarder droit dans le soleil, ils ne peuvent le comprendre alors oser leur parler de poésie, de musique et d’amour, autant passer directement sous la guillotine.