Pourquoi lui ?
Comme toujours Palahniuk nous attire avec un thème attrayant, simple, divertissant : le sexe ou la violence le plus souvent. Et puis, sans vous en rendre compte, vous avez mis le doigt dans un engrenage. Cette petit roue si mignonne n’était que le début d’un rouage beaucoup plus menaçant. Et alors tout y passe. Les rapports de forces, la guerre des sexes, la consumérisme, les idéologies, le plaisir et le désir.
Mais peut-être que pour la première fois, réellement, Chuck Palahniuk relaie la violence au second plan. Même s’il avait entamé ce travail avec Snuff en 2008. Et alors que la sexualité féminine est redevenue l’une des principales revendications mondiales, Palahniuk se fait un malin plaisir, on le sent, à retourner la situation. À inverser les rôles et les clichés du mâle soumis à son priapisme atavique, pour présenter une horde de femelles dépassées par le pouvoir de leur propre plaisir.
Où le lire ?
Dans n’importe quelle maison où se balade un crucifix.
Incipit.
Pendant que Penny se faisait molester, le juge se contenta de la regarder.
Le passage à retenir par cœur.
-Ça, lui expliqua-t-il, c’est ton éponge périnéale, une masse de tissus érectiles reliée à ton clitoris par le nerf pudental.
Elle n’avait pas besoin de regarder pour savoir que son clitoris se raidissait. Sans même avoir été touché, il était gorgé de sang et pulsait au point que c’en était presque douloureux.
En masse telle zone, Max stimulait son clitoris à distance. « L’éponge périnéale, voilà ce qui explique pourquoi les femmes peuvent atteindre l’orgasme tout se faisant sodomiser. » Il introduisit un troisième doigt, puis un quatrième. « Bravo. Ton vagin est en train de gonfler. » Pendant la phase d’excitation, expliqua-t-il, la partie interne du vagin grossit et s’allonge pour former un cul-de-sac au-delà du col de l’utérus. Il avait désormais plongé sa main entière.
À qui l’offrir ?
Aux nymphomanes et à Christine Boutin.
Orgasme, Chuck Palahniuk, éd. Sonatine, 261 p., 18 €