Qui arrêtera la plume de Marlène Schiappa ? L’ancienne ministre sort courant mai un roman de « new romance » intitulé « Scandale » aux éditions Fayard. Et le résumé rappelle les grandes heures de « Marie Minelli ».
Et si la réelle passion des ministres d’Emmanuel Macron n’était pas la politique, mais l’écriture ? Pour Marlène Schiappa, en tout cas, il y a peu de doutes, et son départ du gouvernement n’a pas freiné sa plume. Après la publication d’un ouvrage intitulé Les droits des femmes au travail, début 2024, l’ancienne ministre semble revenir à ses premières amours.
Courant mai, elle sortira en effet le roman « Scandale TP », aux éditions Fayard, qui appartient au genre de la « new romance », largement popularisé par « Cinquante nuances de grey ». Un genre qu’elle aurait déjà expérimenté dans les années 2010, elle qu’on soupçonne d’avoir écrit plusieurs livres sous le pseudonyme de Marie Minelli.
Le cas de Marie Minelli
Une enquête du magazine L’Express révélait ainsi en 2017 que plusieurs éléments associaient Marlène Schiappa à l’autrice. Celle-ci avait signé huit livres « réservés à un public averti », où ses lecteurs étaient encouragés à oser l’orgasme féminin, le divorce ou les sexfriends.
Marie Minelli avait également fait des incursions dans le domaine de la « new romance », notamment avec Sexe, mensonges et banlieue chaude. Publié en 2014 aux éditions de la Musardine, le roman décrivait l’histoire d’amour torride entre une fille de bonne famille de Neuilly et un banlieusard de Seine-Saint-Denis. Plusieurs extraits particulièrement crus continuent de ressurgir régulièrement sur les réseaux sociaux.
À l’époque, l’entourage de Marlène Schiappa avait démenti auprès de France Info et simplement reconnu que Marie Minelli et l’ancienne ministre étaient proches. En 2020, Marlène Schiappa expliquait finalement sur Europe 1 ne pas les avoir « tous écrits » et que les romans de Marie Minelli cachait parfois un travail à plusieurs.
Une réussite en demi-teinte sous son vrai nom
Cette fois, Marlène Schiappa semble déterminée à assumer ses écrits et vouloir surfer sur la vague d’un genre très populaire. À l’origine des révélations sur ce nouvel ouvrage, Le Nouvel Obs rapporte ainsi que la new romance représentait 6 millions de ventes en France en 2023 et que Fayard compte bien en profiter. Alors encore en poste, Isabelle Saporta évoquait ainsi auprès du Nouvel Obs une rencontre entre « House of Cards » et « new romance ».
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À voir si Marlène Schiappa saura profiter de cet engouement, elle qui avait reçu de nombreuses critiques quand elle avait publié Osez l’amour des rondes en 2010 sous son vrai nom. Elle y écrivait notamment que la fellationétait « la spécialité des rondes » et s’était fait accuser de mêler clichés grossophobes et sexisme ordinaire.
Un résumé… tout en finesse
Le pitch de son dernier opus n’évite pas non plus les poncifs : l’héroïne du roman, ministre de l’Intérieur en « burn-out », est sobrement décrite comme « belle, brillante, puissante » et représente « la femme à laquelle chacune d’entre nous ressemble et voudrait ressembler ».
Quant à l’intrigue, elle est digne des meilleures fanfictions qui émaillent des forums tels que Wattpad sur lequel des utilisateurs lambda postent leurs récits. Dans un voyage à New York visant à damer le pion à son rival – le ministre de l’Éducation nationale – notre héroïne tombe amoureuse d’un basketteur beau « à couper le souffle », oubliant son mari « très sympa, mais jamais là ». Sauf qu’elle ne sait pas si son nouvel amant est réellement celui qu’il prétend…
Un résumé qui n’est pas sans rappeler l’histoire personnelle de son auteure. Cette dernière avait en effet rencontré son compagnon Matthias Savignac, patron de la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale (MGEN), lors d’un voyage à l’ONU, à New York donc, en 2019. Si elle n’était pas ministre de l’Intérieur comme son héroïne, Marlène Schiappa était bien Secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire.
Ce nouveau roman pourrait-il acter la reconversion de l’ancienne ministre ? Certains internautes y ont malicieusement vu une manœuvre pour faire oublier les polémiques autour du fonds Marianne. Il faut dire qu’en tapant « Scandale Schiappa » dans votre moteur de recherche, vous pourriez après sa publication tomber sur son livre plutôt que sur l’affaire que Marianne vous avait révélée.
Source : Marianne