« Le monde du porno est rempli de pimps et de gens qui exploitent les filles. Je sais que je donne parfois l’impression de marcher sur un câble tendu au dessus d’un bourbier de merde, mais je ne suis jamais tombé dedans. En fait, je suis tombé dans un autre monde, celui où se rencontrent l’art, le sexe et l’argent. Celui où il devient beaucoup plus difficile de déterminer qui est exploité. »
Les mots de Christopher Cumingham ne sont pas surfaits. En fait, l’artiste invente une nouvelle forme d’érotisme. Enfin, si nourrir les poissons à coup de crachats et dessiner des croix gammées avec son corps sur la plage peut s’apparenter à de l’érotisme.
En visionnant les vidéos de Christopher Cumingham, on comprend soudain à quel point notre culture érotique, et particulièrement depuis l’avènement d’internet, repose sur le partage de codes communs. En réutilisant ses codes pour les rouler dans la boue, des sentiments paradoxaux naissent chez le spectateur. Et ainsi né, ce que les psychologues appellent la dissonance cognitive, ou l’apparition de deux notions incompatibles chez une même personne. Un état de déséquilibre invivable qui se solde inévitablement par un réajustement des valeurs. Soit, dans ce cas, le rejet de toute forme d’érotisme, ou l’acceptation qu’une croix gammée n’est pas une référence si amorale.