Il y a 6 ans disparaissait l’un des photographes les plus influents de l’histoire. Slim Aarons est mort le 30 mai 2006 dans sa 90ème année. On l’a, un peu vite, surnommé le photographe des stars ou de la jet-set. Pourtant son œuvre, avec le recul, apparait comme immensément plus large. Celui qui est né et mort à New-York a débuté comme photographe de guerre.
Pendant la seconde guerre, il est même décoré de la prestigieuse Purple Heart. Après ça, Slim n’a plus peur de rien, mais prend une résolution : il ne débarquera plus que sur des plages « ornées de ravissantes jeunes femmes dénudées, bronzant sous un soleil tranquille ». Et de fait, il devient le photographe de la jet-set.
Il évolue dans un monde que nous ne connaissons plus. Loin de nos people contemporains, l’artiste côtoie les univers décris par Fitzgerald et partagés par Clark Gable et Garry Cooper. Slim Aarons commence par gagner la confiance de ces élites avant d’en devenir l’ami. Travaillant sans lumière ni maquillage, il est invité comme n’importe quel convive dans les plus grandes soirées de la planète. Slim Aarons a assisté à l’évolution de notre monde. Il y a même participé.
Témoin d’une époque où les élites inatteignables offraient du rêve. Bien avant, que la télé n’offre des simulacres de cet univers créateur, marqués par la médiocrité et l’illégitimité. Aujourd’hui, quelques artistes semblent vouloir reprendre le flambeau. Car les élites existent encore et elles ne demandent qu’à trouver leur Slim.