Chers amis du glamour et des coulisses sulfureuses, c'est Zaza Dior qui vous parle, votre sentinelle des nuits parisiennes, celle qui sait que derrière chaque cocktail au Plaza Athénée se cache un secret plus amer que le Negroni le plus corsé.
Dans les entrailles du Louvre, temple présumé de l'art et de la culture, un désastre aussi prévisible qu'absurde vient de frapper au cœur de notre héritage. Le 27 novembre dernier, vers 21 heures, une fuite massive d'eau sale a envahi la bibliothèque du département des Antiquités égyptiennes.
On savait White & Case capable de tout pour protéger ses intérêts financiers. On découvre aujourd’hui qu’il est prêt à tout, absolument tout, pour protéger ses associés accusés des crimes les plus ignobles : des violences sexuelles sur mineurs.
Pourquoi lui ? Paraît-il qu’il faut faire des comparaisons pour un premier roman. Pour mieux le cerner. Alors, on parlera de Franz Kafka, de John Kennedy Toole ou de Philip K. Dick. Mais Gilles Marchand ne mérite pas d’être cerner. Il doit courir en liberté. C’est ce qu’il fait ici dans un roman maîtrisé et compact, et à la fois aérien et bordélique. Finalement, la folie n’est pas une telle absurdité. Le miracle, c’est que le réel nous paraisse si normal. Un homme reçoit des courriers d’une mère folle qui n’est pas la sienne. Un autre n’a jamais fini le deuil d’enfants qu’il a rêvé avoir. Les immeubles se peuplent d’ordures à creuser en tunnel après la mort de la concierge. La foule est un inconscient collectif. Et tout ce petit monde vit dans son propre univers, tentant d’y attirer l’autre. Peut-être pour donner plus de vie à sa propre narration. Peut-être, tout simplement, parce qu’on ne connaît pas d’autres histoires que la sienne. Et on ne sait plus trop si le rêve est un embellissement, une fuite, une catharsis ou une introspection.
Où le lire ? Au café, dans un parc, peu importe tant que vos yeux, en se levant des pages, peuvent tomber sur une foule à scruter et à imaginer. Parce que ce livre donne envie d’inventer des vies.
Incipit. J’ai un poème et une cicatrice.
Le passage à retenir par cœur. Le métro est rempli. Rempli de gens pressés. Pressés d’arriver et pressés les uns contre les autres. Il y en a qui sont contents, ça leur fait une présence, une bande de copains provisoire. D’autres en ont assez d’être serrés. S’ils n’en avaient pas assez d’être serrés, ils en auraient assez d’attendre. S’ils n’en avaient pas assez d’attendre, ils auraient trouvé autre chose, parce que ça donne une contenance d’en avoir assez. Alors, ils jettent des regards noirs. Parce que c’est la faute des autres : ce n’est pas eux qui sont trop nombreux puisqu’ils ne sont qu’un. Ce sont les autres. Il y a beaucoup trop d’autres.
À qui l’offrir ? À tous ceux qui ne savent pas quoi faire de l’horreur. Ça tombe bien, ils sont un paquet en ce moment.
Une bouche sans personne, Gilles Marchand, éd. Aux forges de Vulcain, 197p., 17 €
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