Robots, mannequins de cire, statues géantes… Depuis quelques semaines, la célèbre artiste japonaise Yayoi Kusama, qui fêtera bientôt ses 94 ans, est la star d’une campagne de communication démesurée. En cause, sa nouvelle collaboration avec la marque Louis Vuitton (avec laquelle elle avait déjà travaillé en 2012), lancée le 5 janvier et présentée en avant-première à la foire Art Basel de Miami le 1er décembre.
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Tee-shirts, robes, parfums, malles, sacs… 400 pièces en édition limitée de cette collection capsule, baptisée « Creating Infinity », ont été décorées de motifs répétitifs caractéristiques de la plasticienne dont, surtout, des pois multicolores imprimés ou sérigraphiés en relief, mais aussi des mirror dots ou encore des fleurs psychédéliques.
L’enseigne de luxe, qui collabore depuis le début des années 2000 avec de grands noms de l’art contemporain, n’a pas lésiné sur les moyens pour faire parler de l’événement. Outre des photographies impliquant de célèbres mannequins comme Bella Hadid et Gisèle Bündchen et des vidéos promotionnelles qui ont envahi les réseaux sociaux, un pop-up store installé juste en face du Whitney Museum de New York a déployé, dans un écrin de murs jaunes semés de pois noirs, des sphères argentées en poli-miroir formant le logo de la marque, en référence aux citrouilles à pois et aux Infinity Rooms de Kusama. Cerise sur le gâteau, un robot animatronique bluffant de réalisme à l’effigie de l’artiste a été installé en vitrine du magasin Vuitton de la 5e avenue. Coiffé d’une perruque gonflable en forme de citrouille et vêtu d’une robe à pois, ce clone de la Japonaise peint inlassablement de petits points sur la vitre, sous l’œil médusé des passants ! À Paris, un autre robot est visible dans la boutique Vuitton de la place Vendôme, tandis qu’une Kusama géante s’agrippe à la façade de celle des Champs-Élysées.
À la fois amusante et un brin effrayante, cette campagne a suscité sur la toile de nombreuses interrogations dont celle-ci : Louis Vuitton n’exploite-t-il pas un peu trop l’image de cette artiste très âgée, sortie pour l’occasion de l’hôpital psychiatrique où elle est internée volontairement depuis 1977 ? Si la question mérite d’être posée, ce n’est pas la première fois qu’elle joue avec la mode (en 1968, elle avait même créé sa propre marque) ni avec sa propre image, dont elle fait à la fois un moi démesuré qui envahit tout de sa patte inimitable, et un motif qui s’efface et s’autodétruit par sa répétition sans fin. Sa devise ? « Ma vie est un pois perdu parmi des millions d’autres pois » !
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Source : beauxarts.com
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