Emmanuelle Alt comme Anna Wintour devraient en prendre de la graine. Au lieu de passer leur temps à vendre des corps morts à 99% blancs et anorexiques, elles devraient plutôt regarder du côté de la nouvelle avant-garde noire pour apprendre enfin l’art de la vie.
Elles devraient prendre rdv avec l’écrivain et critique Antwaun Sargent qui annonce une transformation radicale en cours dans la mode et l’art de demain. Dans un livre brillant et richement illustré, Antwaun Sargent ouvre enfin la conversation sur le rôle du corps noir sur le marché comme sur la pollinisation croisée entre l’art, la mode et la culture dans la construction d’une image. Il évoque aussi les barrières institutionnelles qui ont historiquement été un obstacle à la participation accrue des photographes noirs aux industries de la mode et de l’art.
Sa présentation des icônes et modèles noires dans les médias et l’art a été un marqueur très fort de la mode et des communautés artistiques de plus en plus inclusives.
Une nouvelle communauté internationale de photographes noirs, plus critique, redéfinie un vocabulaire visuel contemporain autour de la beauté et du corps. Cela a réinjecté une nouvelle vitalité et une nouvelle vision grâce à une augmentation des images puissantes.
Dans ce livre, qui sera culte demain, vous découvrirez 15 portfolios d’artistes (Campbell Addy, Arielle Bobb-Willis, Micaiah Carter, Awol Erizku, Nadine Ijewere, Quil Lemons, Namsa Leuba, Renell Medrano, Tyler Mitchell, Jamal Nxedlana, Daniel Obasi, Ruth Ossai, Adrienne Raquel, Dana Scruggs, et Stephen Tayo) qui présentent les photographes de mode contemporains les plus talentueux. Parallèlement à une série de conversations entre générations ils retracent tous l’inclusion et l’exclusion dans la création de l’image commerciale noire, tout en proposant simultanément un avenir brillamment revu.
Espérons que que les employés-bourgeoises inconsciemment racistes du groupe Condé Nast vont oser ouvrir au moins la première page et prendre enfin conscience qu’elles ne servent plus à rien à part faire du mal. Il est temps que certaines prennent définitivement leur retraite pour se mettre au tricot et laissent la place à l’avant-garde.