Dans le petit monde feutré de la tech française, où les start-ups fleurissent sous l’aile des milliardaires bien-pensants, un scandale vient d’éclater. Et comme par hasard, il est accueilli par un silence de plomb.
Imaginez la scène : un salon feutré du restaurant Laperouse, ce bastion de l'opulence parisienne niché sur la rive gauche de la Seine, où les lustres en cristal diffusent une lumière tamisée sur des nappes amidonnées et des couverts en argent massif.
638 000 dollars, des dîners annuels, une mailing-list privée avec Musk, Bezos, Brin, Page, Gates et Zuckerberg. Pendant que la décennie où il recrutait des mineures, Jeffrey Epstein était le plus gros donateur du think tank le plus prestigieux de la tech mondiale.
Pourquoi lui ? Pour une raison qu’il faudra approfondir, la rentrée littéraire de janvier est marquée par la présence du père. Découvrir que Winston était un petit con devenu adulte, sorte d’Oscar Wilde punk, que seule la guerre a su révéler, et tout ça pour son père, voilà ce qu’on appelle un éclairage de l’histoire.
Où le lire ? Dans la salle d’attente de votre psy.
Incipit. « Longtemps sa vie n’a été qu’une préface – éperdue, illisible.»
Le passage à retenir par cœur. « Et maintenant ? Bon, une guerre, c’est affreux, mais il n’est pas si fâché que les faits lui donnent raison. Il a, croit-il, toutes les cartes en main. Dans la nuit, tous les navires de la flotte recevront l’ordre d’ouvrir les hostilités avec l’Allemagne. À lui de jouer – oui, la guerre est un jeu, vous ne le saviez pas ? D’ailleurs, rassurez-vous, c’est l’affaire d’un été, la saison idéale, si on aime l’exercice et le grand air. »
À qui l’offrir ? À votre père ou votre fils, au choix.
Tu seras un raté mon fils, Christophe Ferney, éd. Albin Michel, 249 p., 17 €
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