Un haut fonctionnaire des finances a été présenté, ce jeudi, devant le tribunal correctionnel de Paris, qui a ordonné le renvoi du dossier au 30 septembre et son placement en détention provisoire. Cet homme de 53 ans est soupçonné d’avoir, depuis début 2017 et jusqu’au 30 août dernier à Paris, téléchargé et détenu de nombreux fichiers à caractère pédopornographique.
Dans le box de la salle d’audience de la XXIIIe chambre, le quinquagénaire, cheveux et t-shirt gris, est abasourdi par la décision qui vient d’être annoncée par la présidente. « La prison ? Est-ce vraiment nécessaire ? » lâche-t-il, avant de partir vers le dépôt escorté par deux policiers.
Il téléchargeait sans se dissimuler sur le darkweb
L’affaire commence il y a quelques mois lorsque les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire sont alertés par les services de Google qui dénoncent les agissements d’un internaute. Mardi dernier, les fonctionnaires interpellent le quinquagénaire sur son lieu de travail parisien avant de le placer en garde à vue dans leurs locaux de la porte de Clichy (XVIIe).
Cet homme, qui vit seul, passe aux aveux sans difficulté. « Il a dit qu’il attendait la police car il avait reçu une alerte du géant américain de l’Internet, précise une source proche de l’affaire. C’est tout de même curieux car ce genre de personne utilise habituellement des logiciels qui permettent de naviguer de manière anonyme sur le darkweb. »
Lors de la perquisition à son domicile, du matériel informatique a été saisi, ce qui a permis de mettre la main sur des dizaines de fichiers interdits. « En fait, il souffre d’une addiction au téléchargement de femmes nues qu’il enregistre sur ses supports informatiques. Et parmi les fichiers se trouvent des images d’adolescentes prépubères, âgées de 12 à 15 ans et le problème, c’est qu’il les a gardés », ajoute notre source.
Déjà condamné pour des faits similaires
Ce spécialiste des finances publiques a déjà été condamné pour des faits similaires il y a quelques années, mais il n’avait entrepris aucune démarche pour rencontrer un psychiatre qui aurait pu l’aider à en finir avec ces habitudes compulsives. Le procureur a requis son placement sous contrôle judiciaire avec une obligation de soins, mais le tribunal estime que le risque qu’il recommence est trop grand pour le laisser en liberté. « Monsieur quand on veut se soigner, il suffit de demander à son généraliste », remarque la présidente.
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Son avocat, Me Benoit de Lapasse, répond que son client n’était pas sous le coup d’une obligation de soins. Il estime que « ce mandat de dépôt le choque, car les forces de l’ordre avaient rassuré son client en disant qu’il n’irait pas en prison ce soir. Il souffre d’une addiction. La pornographie est une drogue et cet homme est incapable de trouver seul la force de se soigner. Il a besoin qu’on l’aide. »
Source : leparisien.fr