Le cadre est simple. On demande au sujet A d’effectuer un test de mémoire sur le sujet B et de lui administrer des décharges électriques lorsqu’il fait des erreurs.
Bien sûr, le sujet B n’est pas réel, les décharges électriques non plus.
Par contre, à l’experience participe en tant que « sujet B » des acteurs qui pleurnichent, gémissent, demandant de l’aide ou feignant de perdre connaissance, tandis que le sujet A est encouragé à continuer à leur administrer des chocs.
La grande majorité des sujet A ont poursuivi le test, continuant à administrer des chocs malgré la souffrance du « sujet B ».
Conclusion : Dans son article sur cette expérience, Stanley Milgram a inventé le terme « diffusion de responsabilité », décrivant le processus psychologique par lequel une personne peut excuser ou justifier le mal qu’elle fait à autrui, croyant que ce n’est pas vraiment sa faute, qu’elle ne sera pas tenue pour responsable, ou qu’elle n’avait pas le choix.
Application : presque illimitée. Toutes les institutions peuvent utiliser ce phénomène pour faire pression sur les gens afin qu’ils agissent contre leur propre code moral.
L’armée, la police, le personnel médical – partout où il y a une hiérarchie ou une autorité perçue, les gens seront victimes de la diffusion de leur propre responsabilité. Ces dernières années, il y a eu d’importantes critiques de cette expérience, avec des articles publiés dans la presse corporatiste attaquant les résultats et la méthodologie utilisée, et avec de nouveaux « chercheurs » affirmant que l’expérience « ne prouve pas ce qu’elle est censée prouver ».