Les religions se gèrent comme des marques aujourd’hui (et depuis toujours d’ailleurs) avec des experts en communication à leur tête. Chaque converti est considéré comme un client.
Chacun sa stratégie : l’Islam a pu compter sur un énorme budget com’ aligné par les pétrodollars saoudiens et donc une communication omniprésente, internationale et répétitive (à la Coca). L’obédience judaïque se repose plutôt sur une idéologie partagée par un réseau très resserré (à la Apple). Hindousime et bouddhisme misent sur une explication rationnelle de leur idéologie (Système U). Les autres religions officielles jouent plus sur la raréfication du message pour gagner en légitimité. Et bien sur, il reste les petites marques inconnues qui tentent des coups de marketing événementiel (comme Raël et son clonage).
Mais quid des chrétiens dans tout ça ? A part se battre contre le mariage gay en France et pour le contrôle de la politique morale aux États-Unis ?
Et bien, leur chef, Benoît XVI, se lance sur twitter. @Pontifex (qui serait aussi son pseudo pour jouer au poker en ligne, dit-on dans les couloirs du Vatican) enverra au monde son premier tweet à 12h le 12-12-12. La parole divine en 140 caractères. In twitter we trust.
Oui, mais voilà, il y a un hic. Il existe en communication un principe qu’on appelle la cohérence et qui consiste à toujours garder une ligne bien lisible par le public.
Or, comment peut-on afficher un tel élan de modernité virtuelle quand, dans le même temps, on reste ambigüe (donc opposé) sur le préservatif, l’homosexualité, son rôle dans la Shoah, la pédophilie et d’autres sujets futiles ?
On a du mal à suivre la stratégie de com’ de l’Église, mais bon, comme Ratzinger n’y est surement pour rien, on le dit sincèrement : on te poke Ben.