Olivier Roller est un photographe portraitiste français. Premières photographies parues dans la revue Limelight, puis les journaux Libération, le Monde, Télérama. Très vite, le portrait s’impose. Des visages par centaines, commandés le temps d’une page mais aussi le temps d’une série personnelle.
Son travail rebute les étiquettes selon Clara Dupont-Monod : le milieu journalistique le voit comme un « artiste », celui de l’art contemporain le qualifie de « photographe de presse »… Un travail en forme de passerelle, justement, entre différentes disciplines, qui explore sa propre exposition. Par exemple, une photo n’est pas perçue de la même façon si elle est diffusée sur un écran, encadrée dans une galerie ou publiée sur la page d’un journal.
Pour preuve, ce photographe si singulier a crée une œuvre remarquable autour des figures du pouvoir. Ses photographies montrent le pouvoir, en France, au début du 21ème siècle. Plus exactement, ces photographies montrent des hommes de pouvoir. Ce qui n’est pas la même chose. Si le pouvoir est immuable, les hommes de pouvoir, eux, sont friables. Ils sont Ministres, publicitaires, conseillers, patrons de presse… Ce qui est photographié c’est un pouvoir en mutation, en suspens : Les ministres ont-ils encore un vrai pouvoir ?
Il part du constat que plusieurs des publicitaires ont fait l’âge d’or de la publicité des années 80 et 90. Aujourd’hui elle a radicalement changé. La publicité a cédé la place à l’image exclusive. Les journaux et magazines existeront-ils encore dans 10 ans ? Bref, ce qui est photographié c’est aussi un monde en train de disparaître. Le pouvoir est ce rêve de défier le temps, en sachant que le temps sera plus fort. L’homme de pouvoir sait qu’il a perdu. Extrait de sa série « Le pouvoir publicitaire » :