En voilà un clip qui inspire la rebellion. La jeunesse mondiale va s’étouffer après vu ça (être pris à ce point pour des abrutis est difficile à vivre même quand on a 15 ans) . Quand on considère le descriptif qui accompagne le clip sur Youtube que voici :
« Nique ton style, nique tes marques
Nique tous les suiveurs qui portent des logos pour se reconnaître entre eux
Fuck brands, wear attitude m***** f***** !! »
C’est certain que le film est à l’image du message. Une IMPOSTURE de première. Pour une marque de casquette, une tentative foireuse de démonter tous les jeunes, toutes les communautés qui constituent la jeunesse. Les monter les uns contre les autres.
Mais la rebellion les amis, ce n’est pas de s’en prendre aux hipsters du 10è arrondissement de Paris :
« Nique les hipsters du Dixième, leur bonnet et leurs pompes en cuir d’autruche
Ça bosse dans des boîtes de prod’, sérieux, c’est des p’tites coqueluches. »
Etonnant lorsque l’on sait que le film à été produit par Rita Productions. « Boîte de prod » du groupe BETC, basée dans le 10è arrondissement de Paris… Encore plus drôle lorsque l’on sait que les pubards de BETC Digital basé au 87 rue du Faubourg Saint Martin passent leur vie au café Moustache, celui qui est montré dans le clip pour dézinguer les hipsters, situé au 187 de la même rue. ..
Si on vous parle un peu du clip/film en soit… ce n’est pas glorieux non plus. Pourtant réalisé par Quentin et Julien, deux « jeunes » qui officient depuis quelques années sans vraiment réussir à se faire un « nom ».
Il leur aura fallu vendre leur âme au diable pour faire le buzz. Dommage, on t’aimais bien Julien Martorell. On avait même poussé notre soutien jusqu’a t’interviewer il y a quelques années.
Donc la mise en scène colle au lyrics. Avec des plans fixes, quelques flairs, une lumière fadasse, quelques jolies filles bien utiles pour essayer de maintenir l’attention deux minutes sur ce clip ridicule, ces filles qu’on déboite en les faisant passer pour des connasses qui veulent toutes ressembler à Rihanna.
« C’est dingue, elles ont trop d’copines
Seul point commun avec Rihanna, igo, c’est sa photo d’profil »
C’est sûr que la référence mondiale de la relève culturelle c’est Rihanna. Enfin pour Guizmo peut-être. Car il est bien connu que ce jeune homme rêverait de vivre aux US et de se taper des bonasses sponsorisées.
Bref, dans un clip qui dure 2minutes14 on passe la première minute à enchainer des plans sur des filles, leurs petites fesses moulées dans des shorts, leurs corps dénudés. Et au passage on les insulte en oubliant que la Cible Numéro Une de cette nouvelle MARQUE, c’est justement elles.
« Nique les gangs de pétasses qui trainent à Châtelet-les-Halles »
« Elles ont toutes un gros pétard et c’est pour ça qu’elles font les balles »
D’ailleurs, vu que le clip colle aux paroles comme on le faisait dans les années 90, on se demande pourquoi les réalisateurs n’ont pas choisi des filles avec des GROS culs justement. Moins vendeur sûrement.
On continue dans la débilité profonde et les contre-sens absolus avec ceci :
« Nique les p’tites zouzes du Neuvième qui se pper-sa à la friperie
Pour se sentir différentes »
Oui sauf que ce sont exactement ces jeunes filles, qui vont les acheter vos casquettes à 60 balles.
Les mêmes que l’on a vu à votre soirée de lancement au Queen. (sur le choix du lieu nous n’interviendrons même pas. On va pas tirer sur une ambulance tout de même).
On peut pas s’en empêcher de noter non plus le plan qui accompagne ces paroles :
« Nique les connards d’l’école de commerce qui pillavent du pinard pas cher
Sur les quais, toujours avachis, qui s’la ber-flam, à quoi ça sert ? »
Trois jeunes en veste, très « BCBG » sur les quais de Seine assis par terre, qui sont donc en école de commerce. Sauf que nos amis, le rappeur décadent et les réalisateurs subversifs, ont également oubliés, que ce sont justement ces « connards » d’école de commerce qui ont rendu possible cette ineptie. Et oui, à en croire Influencia, l’idée d’origine vient de messieurs-dames j’ai nommé : « Catherine Emprin, Cyrielle Debrun et Antoine Clemenceau de l’agence BETC. » A en croire leur profils Linkedin, ils se sont eux-mêmes classés dans la catégorie « Marketing ».
On passera sur les babs des Buttes-Chaumont et les Skatteurs parce que franchement les plans caricaturaux, le casting, tout, est tellement téléphoné que ça en devient risible.
La critique de tous les styles de la jeunesse par une agence de pub et un rappeur dont on ne se souviendra pas dans 5 ans. C’est certain qu’avec ça on fait l’apologie d’une seule marque : celle qui nous paye. Bien joué.
F**K Brand reste une marque, est comme les autres elle a cherché un positionnement.
Malheureusement, le discours, le film de promo, le site, la description du « concept » qui va avec : « F**K BRANDS prône avant tout la beauté de l’objet et sa qualité. »
Tout est démodé. Tout est contradictoire, tout est fait pour cliver, diviser, ridiculiser.
Lorsque les publicitaires auront enfin compris que la jeunesse mondiale n’a pas besoin d’eux, et que la seule vraie, rebellion n’est pas de « niquer » tout le monde mais de bien choisir ses cibles, à savoir certaines MARQUES.
Quand au choix des réals, revisitez un peu les mouvements punks des années 80, parce que choisir un duo qui a bossé pour Viktor&Rolf ou Louis Vuitton n’est pas ce que nous appelons de la subversion pour lancer un pseudo mouvement appelé Fuck Brands…