C’est l’un des noms les plus connus du monde de la photographie. Ancienne mannequin, première à avoir posé un objectif sur Claudia Schiffer, reine de la sensualité, pionnière du porn chic, maître du noir et blanc, Ellen Von Unwerth est la référence mondiale de la photo de mode. Provocatrice et glamour à l’extrême, ses œuvres sont des odes à une beauté faussement vulgaire, à une intimité faussement offerte.
Toujours le même souci de faire vivre les fantasmes, de donner vie à l’utopie. Son film pour Dior, I Found My Love In Portofino, très remarqué, est un rêve dont il est difficile de se détacher et dont on ne veut se réveiller.
Son trailer pour la série Sex and the City est un bel exemple du travail d’Ellen Von Unwerth. La femme y est magnifiée, forte et fatale, abandonnant son statut pour épouser un romantisme émancipé mais fragile. Une démarche qui peut rappeler celle du grand Helmut Newton.
Les qualités de mise en scène de la femme rendent rapidement Ellen Von Unwerth incontournable pour les grandes marques. Pour Lacoste, vingt secondes suffisent pour faire de la modèle, Mari¬a Gregerson, un archétype de femme émancipée. La décennie que la photographe a passée sur les podiums lui permet aujourd’hui de shooter comme personne les beautés de ce monde. L’artiste sait protéger en dévoilant, renforcer en mettant à nu. Un art rare. Qu’elle affiche actuellement sous le nom de « Little Beast » à la Galerie Acte2.
C’est qu’Ellen Von Unwerth touche à l’essence de la réalisation et de la photographie avec ses paradoxes. Cet art de faire tourner le monde autour d’un objectif, de mettre en scène, de créer artificiellement un univers pour capter le réel. Cet art, paradoxal par essence, Ellen le maîtrise à la perfection, presque naturellement. Et les femmes, elles-mêmes, êtres de paradoxes l’en remercient.