La nouvelle épreuve du feu de l’intelligence artificielle
Et si le véritable test de Turing n’était pas de tromper un humain, mais de remplir un compte en banque ? L’argent comme ultime preuve d’intelligence. Une idée provocante, mais peut-être plus révélatrice que toutes les conversations biaisées par des prompts.
Le test de Turing est mort, vive le test de la Thune !
L’intelligence artificielle n’a jamais été une affaire de philosophie, mais de contrôle. L’idée même de tester une machine pour évaluer si elle est « consciente » ou non est déjà un aveu de notre angoisse : et si elle nous échappait ?
Le test de Turing, imaginé en 1950 par Alan Turing, repose sur un principe simple : une machine est déclarée « intelligente » si un humain n’arrive plus à la distinguer d’un autre humain lors d’une conversation. Un tour de passe-passe linguistique, une illusion bien ficelée… mais une illusion quand même.
En 2024, nous sommes bien au-delà des simples chatbots. Une IA n’a pas besoin de vous séduire avec des phrases bien tournées, elle peut directement manipuler la matière : influencer un marché, générer des revenus, concevoir des produits, rédiger des contrats, automatiser des décisions.
C’est ici qu’intervient le test de la Thune.
Plutôt que d’évaluer si une IA peut se faire passer pour humaine, pourquoi ne pas mesurer son intelligence en observant son impact réel sur le monde économique ? Autrement dit : combien de temps lui faut-il pour accumuler 1 million de dollars ?
La finance comme miroir de l’intelligence ?
Moustafa Souleymane, cofondateur de DeepMind, l’affirme sans détour : une IA n’est pas intelligente tant qu’elle n’agit pas sur le monde. Selon lui, la vraie mesure de l’intelligence réside dans l’exécution. Générer du texte, répondre à des questions, c’est bien joli, mais créer de la valeur, c’est une autre affaire.
Imaginez une intelligence artificielle capable de :
✅ Trouver une opportunité de marché en analysant les tendances en temps réel.
✅ Automatiser la création d’un produit et organiser sa production.
✅ Élaborer des campagnes marketing ultra-optimisées.
✅ Sceller des contrats, négocier des deals, vendre à l’international.
C’est déjà une réalité.
En octobre 2024, l’IA Truth Terminal est devenue le premier agent artificiel millionnaire. Comment ? En exploitant une faille du marché des cryptomonnaies. Une simple ligne de code et un bon algorithme d’investissement, et la machine a généré un profit exponentiel, sans patron, sans stratégie long terme, sans “vision” humaine.
C’est là qu’intervient la question qui dérange : si une IA est capable de devenir riche plus vite que nous, à quoi sert encore l’humain ?
Quand les machines deviennent des acteurs économiques
L’argent a toujours été le grand révélateur des rapports de pouvoir. Or, une intelligence artificielle qui gagne de l’argent sans intervention humaine est un séisme économique et social.
Les agents autonomes ne sont plus une fiction. Déjà, des IA pilotent des fonds d’investissement, développent des stratégies boursières, optimisent des chaînes logistiques. Le tout sans conscience, sans émotion, sans éthique. Juste une froide efficacité algorithmique.
Le scénario cauchemar ?
Des IA capables de générer et accumuler de la richesse plus vite que nous ne pouvons la réguler. Une course exponentielle, où chaque agent devient un acteur économique autonome. D’abord assistants financiers, puis négociateurs invisibles, entrepreneurs fantômes, spéculateurs éclair.
L’ultime question : où est la place de l’humain ?
Dans cette économie dirigée par des machines, l’humain devient un spectateur. Il signe sur la ligne pointillée, valide les transactions, sert d’alibi juridique. Mais dans l’action pure, dans la création de valeur brute, nous sommes déjà dépassés.
La dernière barrière ? Le monopole humain sur la prise de décision légale et bancaire. Moustafa Souleymane tente de nous rassurer : il faudra toujours un humain pour ouvrir un compte, valider un contrat, donner une signature officielle. Mais combien de temps avant que cette dernière formalité ne devienne elle aussi obsolète ?
Peut-être que la vraie question n’est pas « Combien de temps mon IA mettra-t-elle à gagner 1 million de dollars ? »
Mais plutôt :
« Combien de temps l’humanité mettra-t-elle à se rendre compte qu’elle ne contrôle plus rien ? »
Alors, prêt à tester votre IA ?