* Gad Elmaleh n’exclut pas d’exiger la nationalité arménienne en cas de victoire de Mélenchon. Interview.
RICARD BURTON : Gad, vous avez considérablement disparu du paysage audiovisuel ces derniers temps. Quelle mauvaise surprise nous réservez-vous pour votre retour ? Un one man show co-écrit avec Jamel et mis en scène par Isabelle Nanty ? Un film coréalisé par Luc Besson et Jean-Pierre Jeunet dans lequel vous partagerez la vedette avec Jean Dujardin ? Un album écrit à quatre mains avec Samuel LeBihan ? Quel affreux tour nous cachez vous dans votre sac à merdes ?
GAD ELMALEH : Lancer le reste de ma famille dans le spectacle. Il y a mon frère qui fait quelques piécettes dans le théâtre de série B. Demain j’espère refourguer mon père.
RICARD BURTON : Il semblerait que vous meniez votre carrière comme si vous jouiez au Monopoly. Pourquoi tout mener au calcul froid ? Avez-vous déjà pris une décision dans votre vie sans que vous pensiez que vous étiez un produit de consommation ?
GAD ELMALEH : C’est ce que je suis. Pourquoi m’en cacher ? A terme je veux devenir une marque avec un taux de pénétration aussi profond que celui de MMA. Moi aussi il faut que j’assure quand je dois faire rire. Ma nourriture c’est l’amour, l’humour, la décontraction. On n’est pas sur terre pour se prendre la tête. On est là pour être tous d’accord et tous sur la même longueur d’onde. Il n’y a pas de clivage dans mes sketchs, je veux plaire au plus grand nombre. Aux juifs, aux arabes, qu’ils puissent se dire, que Gad il s’en fout de la religion, c’est un mec qui unit, qui a compris que nous sommes tous frères.
RICARD BURTON : A de jeunes comédiens qui voudraient donner un coup de martinet à leur carrière, quel serait votre conseil fondamental ?
GAD ELMALEH : Baiser utile, c’est mon unique conseil. Une nana qui ne m’amène rien, je ne la calcule pas. Regarde mon pédigrée négro. La fille à Fugain, Anne Brochet, Aurélie Dupont, Marie Drucker pour ne citer que les moins laides. C’était pas de la gnognotte et pourtant aujourd’hui je tape encore plus haut. Finis les intermittents et toute cette merde passant son temps chez le psychanalyste. Je sors aujourd’hui avec Charlotte de Monaco, la fille de Caroline. Nous nous rendons un service mutuel. Elle fait croire qu’elle ne vit pas dans une bulle passéiste et moi je me rapproche de mon rêve si soyeux. Je suis le nouveau Daniel Ducruet du Rocher.
RICARD BURTON : Etre prince est une priorité ?
GAD ELMALEH : Combien de temps ai-je passé petit à en rêver, à coiffer mes chevaux miniatures et à jouer aux playmobils( son regard se perd). Charlotte n’est que l’escabeau à ce but. Sa place est fluette au royaume de Monaco. Elle n’y existe que grâce à la pureté de ses menstruations. La vraie échelle, celui qui tient le rocher par les cailloux, c’est sa majesté Albert. C’est lui que je vise à travers sa nièce, c’est lui qui, avec sa calvitie éveille en moi les pulsions les plus inavouables. J’ai appris à aimer le gras naissant au bas de son visage, ses incohérences, ses colères, ses incontinences. Il est de la trempe des monarques arabes. Je l’aime comme j’aimais Bachar El Assad avant que l’on me dise qu’il était infréquentable. C’était pourtant un joueur de Backgammon hors-pair. Dommage que l’opinion publique en ait fait un bougnoul de plus à karcheriser.
RICARD BURTON : Gad, quelles mesures importantes allez-vous apporter aux français, vous qui aimez vous investir là où l’on ne vous demande rien ?
GAD ELMALEH : J’ai bien compris que ce qui comptait dans la vie fantasmée des français, c’était l’empathie. Ce qui importe à la nation, c’est d’avoir bonne conscience. Avoir les mains propres aussi, tout cela est lié. Alors, avec un conseiller financier, nous avons convenu de mener une OPA agressive sur Les Restos du Cœur.
RICARD BURTON : Vous en êtes où ?
GAD ELMALEH : Ca y est, les Restos du Cœur m’appartiennent. J’ai engagé des cost-killers qui m’ont fait dégager cent cinquante employés qui ne servaient à rien, de la vermine socialiste qui bouffait de la trésorerie. Maintenant l’association est saine. Surtout nous avons vite compris que les clodos étaient des fillettes avec des prétentions de call-girls. Maintenant que je suis à la tête de la boîte, j’ai fait baisser les prétentions de ces parasites. Comme j’ai très peu de concurrence frontale sur le marché, je fais ce que je veux. Et moi je veux réduire leurs portions de moitié à ces crevures. Nous devons passer sur l’aide alimentaire low-cost, faire évoluer l’association, nous avons été trop généreux. Je sais que l’on va me taxer de fou, de tyran. Mais c’est bien ce qui est arrivé à Steve Jobs à ses débuts non ? Les Restos du Coeur ont toutes les cartes en mains pour devenir une marque aussi forte qu’Apple. Surtout, la matière première est de plus en plus abondante et inépuisable.
* Interview réalisée avec Gad Elmalehpagesjaunes.