Les gens connaissent mal l’histoire en général, et encore plus l’histoire un peu lointaine.
Il n’y a pas si longtemps que cela, la grande Chine a été humiliée.
Le siècle d’humiliation, aussi appelé les cent ans d’humiliation nationale (en mandarin 百年国耻 Bǎinián Guóchǐ), est le terme utilisé en Chine pour désigner la période d’intervention et de subjugation de la dynastie Qing et de la république de Chine par les puissances occidentales et le Japon de 1839 à 1949. C’est une période durant laquelle la Chine durablement affaiblie va perdre toutes les guerres qu’elle va mener. Occupée, dominée et surtout droguée massivement par l’opium, la Chine n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Le terme est apparu en 1915, dans l’atmosphère de la montée du nationalisme chinois s’opposant aux Vingt et une demandes formulées par le gouvernement japonais et à leur acceptation par Yuan Shikai. Par la suite, le Kuomintang (Parti nationaliste chinois) et le Parti communiste chinois ont tous deux popularisé cette expression.
On place généralement la fin de cette période d’humiliation à l’établissement de la République populaire de Chine en 1949. Cependant, certains intellectuels et hommes politiques chinois affirment qu’elle ne prendra vraiment fin qu’avec la reprise de Taïwan.
Ceux qui ne connaissent pas cette partie sombre de l’histoire chinoise, ne peuvent pas comprendre la volonté de puissance chinoise, sa volonté d’indépendance mais aussi certaine de ses stratégies actuelles et notamment celles qui utilisent le réseau TikTok comme une arme.
Et voici ce qu’en dit cet excellent article du Figaro. A méditer lorsque vous laissez vos enfants s’abrutir sur les réseaux sociaux avec leurs smartphones collés dans les mains parce que « vous comprenez il n’y a pas le choix »… Presque tous les adultes ont définitivement renoncé à encadrer l’usage des écrans et à le limiter considérablement. Pourtant, c’est ce qu’il faut faire. Pas d’écran ou très peu jusqu’à 18 ans, une proposition suffisante pour vous faire passer pour un terrible réactionnaire.
Hélas, la réalité, c’est que tout ce à quoi nous soumettons nos enfants n’est pas fait pour les faire progresser, les faire grandir, les faire réfléchir. Non. Tout ou presque les rend de plus en plus stupides et soumis à la dictature de l’écran. Ils deviennent les produits et les zombies.
Le pire, c’est que c’est volontaire. C’est fait exprès. C’est une entreprise massive de destruction de notre jeunesse et donc de notre futur que personne ne veut voir, dénoncer et formaliser.
C’est une guerre. Une guerre contre l’intelligence de vos enfants pour détruire l’intelligence future collective de nos nations et donc nous soumettre.
Comment la Chine protège ses enfants et rend les nôtres débiles avec le réseau social TikTok ?
Le manque de régulation de ces réseaux sociaux dans nos démocraties occidentales, modernes et libérales est une inquiétante réalité.
ANALYSE – Les différences entre la version chinoise et internationale de TikTok posent une question: celle de la crétinisation de la jeunesse par un soft power étranger.
« Sur leur version de TikTok, si vous avez moins de 14 ans, ils vous montrent des expériences scientifiques à reproduire chez vous, des visites de musées, des vidéos patriotiques ou éducatives. Et ils limitent l’utilisation à quarante minutes par jour. Ils ne diffusent pas cette version de TikTok au reste du monde. Ils savent que la technologie influence le développement des jeunes. Pour leur marché domestique, ils vendent une forme appauvrie tandis qu’ils exportent de l’opium au reste du monde.» C’est Tristan Harris qui parle au micro de la prestigieuse émission américaine «60 Minutes », sur CBS.
Si le nom de Tristan Harris ne vous dit rien, vous avez juste besoin de savoir qu’il est un ancien employé haut placé de Google ; qu’il a quitté l’entreprise en 2015 après avoir alerté dès le début des années 2010 sur les dangereux effets que les nouvelles technologies ont sur notre attention ; qu’il a longuement témoigné dans l’excellent documentaire Derrière nos écrans de fumée sur Netflix.
Charles SANNAT
Source Le Figaro.fr ici