Pourquoi lui ?
On les a vu dans le Nouvel Obs, chez Amélie Nothomb, on les voit partout. Eux, ce sont les bourgeois.
Gérard Lefort les décrit parfaitement. Est-ce leur atempolarité ou leur permanence dans un monde chaotique ? Ou peut-être tout simplement le chant du cygne d’une caste en déliquescence.
Où le lire ?
Chez le psy. Pour se rappeler qu’on ne parle jamais du malheur des riches.
Incipit.
Aux aguets perpétuels, je suis tout ce que je vois et pas seulement les autres, l’oreille plaquée au tronc d’un arbre par grand vent, j’entends ses craquements, des gémissements, des douleurs, preuve qu’il souffre comme n’importe qui.
Le passage à retenir par cœur.
Il faut les impressionner. Après avoir pris l’impulsion nécessaire, les genoux sous le menton à chaque rebond, j’ai prévu de débuter par une vrille (pas mal!) puis d’enchaîner à mon apogée par une sorte de grand écart comme si je voulais sauter une barrière invisible. Bravo ! Et je bisse à la demande de mon public enthousiaste. Mais j’ai présumé de mon élan qui si vif à me faire frôler le plafond de la chambre m’expédie en porte-à-faux sur le rebord du lit de Coco où ma jambe s’enfourne tandis que le reste, surtout ma tête, va exploser sur les arêtes du radiateur en fonte.
On dit perdre connaissance. Mais je me souviens de tout. Le visage des frères penchés sur moi à l’envers, Coco qui hurle, le papa qui surgit en caleçon de coton grotesque, la maman qui passe sa tête de grosse cuite par-dessus son épaule et son premier commentaire : « Il a bien choisi son jour ! »
À qui l’offrir ?
À BHL. Quand c’est bien écrit, il faut toujours l’offrir à BHL.
Les amygdales, Gérard Lefort, éd. de l’Olivier, 285 p., 18,50 €