Pourquoi lui ?
Parce qu’il est « nécessaire d’envisager une transformation d’envergure planétaire qui exige des changements profonds dans notre façon d’agir et de penser ». Et parce que ce dialogue, né de la rencontre entre un artiste et un penseur majeurs de notre époque, se présente comme un manifeste attendu incitant cette fois à s’impliquer vraiment dans les enjeux du siècle.
Où le lire ?
Sous un arbre ou sur une plage.
Le passage à retenir par cœur ?
« Le cours de la mondialisation – c’est-à-dire de l’histoire humaine planétaire actuelle – est un cours très ambigu, dans lequel le développement scientifique n’est pas contrôlé. Ce qui fait qu’on ne produit pas seulement de l’énergie nucléaire de mort, comme les bombes atomiques, mais également des manipulations génétiques de toutes sortes. La technique n’est pas contrôlée. On peut manipuler des êtres humains par la technique. L’économie n’est pas contrôlée. Cette économie qu’on appelle libérale produit des crises et des malheurs. La civilisation détruit la nature, la biosphère. Et là aussi, on n’arrive pas à contrôler cette destruction. Donc on va vers des processus de destruction et de décomposition qui nécessitent un changement de route.
La voie de la mondialisation a des aspects positifs, mais elle a beaucoup d’aspects négatifs. Donc pour moi nous ne sommes pas dans une époque où l’on doit encore rêver de passer à un troisième stade. Nous devons éviter les catastrophes pour pouvoir en même temps arriver à une société nouvelle. Ce que vous appelez le troisième paradis, moi j’appelle ça la métamorphose. Je dirais que la forme actuelle de la société est inadéquate. Bien entendu je ne suis pas favorable à la suppression des nations, mais je pense qu’il faudrait créer une société mondiale qui envelopperait les nations. Cette société n’existe pas encore et nécessite beaucoup de créativité. Qu’il s’agisse de la créativité humaine, ou encore de ce qu’on peut appeler la créativité biologique, vivante… Celle qui a permis, par exemple qu’au cours de l’histoire du vivant, les animaux inventent les pattes, les ailes, les nageoires, et encore la rate, le foie, le cerveau…De même, il y a une activité végétale. A observer les plantes, on pourrait déduire qu’elles sont beaucoup plus intelligentes que les hommes. »
A qui l’offrir ?
A tous ceux qui n’aiment pas lire parce que ce COURT dialogue d’Edgar Morin, philosophe de la métamorphose, et Michelangelo Pistoletto, artiste italien précurseur de l’Arte Povera, va convaincre les réfractaires à la lecture…
Impliquons-nous : Dialogue pour le siècle Broché – de Edgar Morin, Michelangelo Pistoletto – 8,80€.