Pourquoi lui ?
Parce qu’il y a Bret Easton Ellis, il y a James Ellroy et il y a Chuck Palahniuk.
Parce qu’il est l’auteur le plus libre encore vivant, ne laissant jamais son écriture se regarder elle-même, poussant au paroxysme ses situations, jusqu’à l’absurde et au-delà.
Parce que Chuck ne lève pas le rideau de la réalité pour jeter un œil derrière, il le déchire et projette ses tripes de l’autre côté.
Parce qu’il a créé la plus grande icône du 21ème siècle : Tyler mother fucking Durden.
Où le lire ?
En allant à confesse.
Le passage à retenir par cœur ?
Tout en bas, un vieil homme fripé traîne ses pieds, appuyé sur une canne, trimballant une barbe hyper longue. Je demande à Archer si c’est un démon.
« Lui ? demande Archer, désignant le vieillard. C’est Charles Darwin, putain ! » Archer crache un glaviot qui tombe, tombe et atterrit assez près du vieil homme pour lui faire lever les yeux. Quand leurs regards se croisent, Archer crie : « Hé, Chuck ! Tu bosses toujours pour le diable ? »
Darwin lève une de ses mains fripées aux veines saillantes et lance un doigt d’honneur à Archer.
En fin de compte, les créationniste chrétiens super intégristes avaient raison. Comme j’aimerais pouvoir l’annoncer à mes parents : tous les habitants du Kansas avaient raison. Oui, les montreurs de serpents et les évangélistes zinzins étaient finalement bien mieux informés que mon père et ma mère, ces humanistes laïcs et milliardaires.Les forces obscures du mal ont vraiment planqué ces os de dinosaures et fabriqué des analyses de fossiles bidons pour induire l’humanité en erreur. L’évolution c’était une blague, et on est tombé en plein dans le panneau.
À qui l’offrir ?
À toute personne un tant soit peu moraliste. Soit 90% de l’humanité.
Damnés, Chuck Palahniuk, éd. Sonatine, 290 p., 17€