Pourquoi lui ?
Parce que si vous aimez vous moquez de l’absurde de l’existence, ce livre est fait pour vous. Dans le détail, voici ce que va vous régaler pendant deux ou trois de lecture.
Homme d’affaires bientôt quinquagénaire et déjà coupé du monde, Richard Novak ne sort plus guère de sa luxueuse maison qui domine Los Angeles, se consacrant au double entretien compulsif de sa fortune sur Internet et de sa forme physique, confiée – côte ouest oblige – aux soins attentifs combinés d’une nutritionniste et d’un coach personnels. Deux incidents, concomitants et également insolites, viennent un jour le réveiller de l’hygiéniste amnésie qu’il s’est choisie pour existence.
Le premier prend la forme d’une intense douleur physique défiant toute tentative de diagnostic. Le second a pour visage celui, inquiétant, qu’offre l’étrange dépression de terrain qui ne cesse de s’approfondir à quelques mètres de sa forteresse californienne… De ce jour, notre homme s’aperçoit avec stupéfaction qu’une ex-mère au foyer déprimée et une star d’Hollywood peuvent avoir mille choses à se dire, qu’un partenariat commercial peut naître entre le financier qu’il est, un vendeur de donuts immigré et un ancien beatnik icône de la contreculture, que les amitiés ne connaissent de frontières ni ethniques ni sociales, enfin qu’aucun père ne peut décider d’oublier son fils – et inversement. Se risquer à vivre, réapprendre le goût des autres… Et si le salut résidait dans l’aventure très concrètement humaine ?
Où le lire ?
Devant un verre de vin rouge ou devant une boite de Xanax.
Le passage à retenir ?
« En Amérique, tout le monde est quelqu’un. Ils ont déjà beaucoup mais ils en veulent tous plus. Dans mon pays, on est tous personne ; c’est plus simple. Ici ils essaient toujours d’être quelqu’un d’autre. Ils vont chez le docteur et ils s’achètent un nouveau nez, des seins plus gros – pourquoi ne pas se contenter d’avoir un nez qui fonctionne ? »
A qui l’offrir ?
A tous ceux qui se disent comblé par leur vie.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Yoann Gentric, éd. Actes Sud, 440 p., 23 €.