C’est la grosse bourde de communication de ce début d’année. Perrier est en train de déchainer les réseaux sociaux avec sa publicité totalement déplacée. Oui, nous préfèrerons le terme déplacé à celui de sexiste. Le sexisme étant une discrimination basée sur le sexe. Or, ici, pas de discrimination, mais trois groupes humains totalement dégradés. D’abord, les femmes qui ne sont pas réellement dégradées dans leur image, ou en tout cas pas plus que dans la moindre pub pour vendre un dessert depuis trente ans, jouant sur un propos ambivalent systématisé. Mais des femmes qui sont instrumentalisées, pour leur seul appétit sexuel (mais, une fois de plus, ni plus ni moins que pour l’une des dernières publicités Coca avec un tondeur de gazon ultra sexy). Le second groupe mal mené dans ce film Perrier : les hommes. Un geek dépassé par des femmes libérées qui sombre dans la vulgarité scabreuse pour sa seule phrase prononcée. Une belle image de l’homme.
Mais ne nous trompons pas, Perrier ne révolutionne en rien la dégradation des genres par la stéréotypisation du sexe. Il n’est pas un spot de pub qui ne mérite d’être brûlé sur le bucher des égalités hommes-femmes.
Quel est le troisième groupe malmené ? Le plus important. Nous. Consommateurs. Si les femmes et les hommes ne sont pas montrés à leur avantage, nous, consommateurs sommes carrément pris pour des cons.
Parce que voici le message : mesdames, achetez un Perrier et jouissez. Messieurs, achetez un Perrier et compensez votre micro pénis.
Et dire qu’il y a 24 ans, Jean-Paul Goude pour Perrier montrait une femme forte, capable d’effrayer un lion pour sa survie.
Non, la porn culture n’est pas un outil à mettre entre toutes les mains.