Au Texas, hier, il y a eu la rencontre des deux marques les plus controversées d’occident. La marque TRUMP et la marque VUITTON. Il y avait aussi, népotisme oblige, le fils de Bernard 1er et la fille de Donald pour préparer l’avenir. Notre avenir. Votre avenir. En regardant côte à côte Alexandre Arnault et Ivanka Trump, une idée est venue à moi comme un mirage, Louis Vuitton va sans doute lancer pour le marché asiatique un sac à main Ivanka . Le « Ivanka Bag ». Ou pire le « TRUMP BAG ». En référence au sac Kelly et au sac Birkin d’Hermes. Avec « LE SAC TRUMP », Donald et Bernard vont devenir symboliquement les « BAG MEN » du nouveau monde.
Ce qui est drôle c’est que « Bag Man » en anglais est une personne désignée pour collecter ou distribuer de l’argent gagné illégalement tel que des pots-de-vin à des agents publics, ou de l’argent collecté dans une entreprise criminelle. Bien que ce terme évoque une personne qui porte un sac d’argent, l’expression peut également s’appliquer à une personne effectuant d’autres tâches pour des personnes impliquées dans le crime organisé. Bref, voici un nouveau surnom satirique parfait dont je veux ici me faire la dépositaire. « BAG MEN » fait référence à la fois à Bernard Arnault en tant que premier fabricant mondial de sacs à main de luxe et à Donald Trump en tant que préposé aux bagages pour Poutine.
Mais ce n’est pas le sujet du jour. Le sujet c’est que je pense que la jeunesse française va bientôt annoncer un BOYCOTT massif, non seulement de LOUIS VUITTON, mais également de LVMH. Je pense également que la communauté afro-américaine va bientôt boycotter massivement LOUIS VUITTON. Particulièrement les rappeurs. Je vais tenter de vous expliquer ici pourquoi.
Hier, au milieu de nulle part, Donald et Bernard qui étaient entourés, au propre comme au figuré, d’un troupeau de bovins, ont fait leur meilleur soft-coup de l’année. En entrant à l’intérieur du nouveau bâtiment de verre (nouvelle usine Vuitton made in Texas), ils ont pu s’extasier devant un portrait à l’huile du fondateur de la marque, fait par Alex Katz, accroché au mur, à côté d’une affiche de George Washington, surplombant des plateaux en or scintillant. Un drapeau américain était aussi présenté à côté d’un drapeau français et à côté d’un drapeau du Texas. Voilà pour le décor (qui en dit déjà long).
Mais passons aux choses sérieuses dès maintenant. Trump a osé déclarer que M. Arnault était un « artiste » et un « visionnaire », puis il a dit: « Louis Vuitton (qu’il prononce « VOO-ton ») est un nom que je connais très bien. Cela m’a coûté beaucoup d’argent au fil des ans. » Ce qui a fait sourire Monsieur Burns, euh, Monsieur Arnault, pardon.
Donald Trump semblait passionné par sa nouvelle relation publique avec Bernard 1er. Dans son discours, il a mentionné à quel point il aimait le nom du nouveau ranch et le fait qu’il faisait référence au général français qui s’était battu aux côtés du futur président George Washington pendant la guerre d’indépendance américaine. Autrement dit, le nom du nouvel atelier LV, le Rochambeau Ranch, c’était un clin d’œil de malin pour laisser sous entendre que l’histoire allait se répéter.
Puisque vous l’avez compris, ici on ne parle pas de mode ou de culture, on parle de stratégie de guerre. Passée, présente et future. C’est sans doute pour cela qu’il a glissé à Bernard 1er qu’il pourrait, pour une fois, bien apprendre quelque chose de sa part, à savoir ses calculs sur les stratégies de marque.
Ça a l’air d’un détail mais ça ne l’est pas. Même si personne ne sait jamais si il pense ce qu’il dit, c’était bien là tout l’intérêt de cette mascarade économico-politique.
Le réel, derrière tout ces artifices, c’est que pour de nombreux citoyens Français ou Américains, toute marque qui choisit de s’associer à l’administration Trump s’associe également à la séparation des enfants de leurs parents. Ça c’est ce que pense plus de la moitié des familles américaines au moment même où je l’écris.
Pour mémoire, Bernard Arnault a rencontré Donald pour la première fois à New York dans les années 1980 quand il a fui la France parce que la gauche passait au pouvoir. Pour lui c’était pire qu’un virus. Il appelle en privé toutes les gauches, les « socialo-marxistes ». Il préfèrerait se faire piquer par un moustique tigre porteur de la Dingue et de Zika que d’avoir à serrer la main d’un gauchiste. Bref, lorsque le nouveau président l’a invité à la Trump Tower en janvier 2017, il a comme toujours amené son petit poussin avec lui, le futur héritier du groupe, à savoir Alexandre le Grand. C’est à ce moment-là que Donald Trump et lui-même ont discuté pour la première fois de leurs projets futurs…
Souvenez-vous que Bernard 1er a également assisté au premier dîner d’État des Trumps avec Emmanuel Macron, dont l’épouse sert de porte-manteau pour Louis Vuitton depuis le premier jour. Il en va de même pour Melania Trump, qui pour se « différencier » est le porte manteau de Dior, une autre marque du groupe LVMH.
Les Américains connaissant l’histoire du groupe LVMH et connaissant les méthodes de Bernard 1er le surnomme « le loup au manteau de cachemire ». Quand même les seigneurs du grand capital parle de vous comme un loup qui fait peur aux enfants, c’est dire les méthodes qu’il a du employer face à l’État français dans les années 80.
D’ailleurs j’en profite ici pour vous annoncer que je vais bientôt publier une série sur un média dirigé par un des seuls journalistes d’investigation valable en ce moment dans ce pays. Ça s’appellera « L’incroyable Famille Arnault » comme un hommage à « L’incroyable Famille Kardashian », dont j’intègre ici un petit extrait, comme pour te mettre l’eau à la bouche mon Bernard 1er.
Il va se soi, que je ne vais balancer les dossiers maintenant, mais tout le monde sait en France que tu ne veux jamais expliquer comment tu as fabriqué ta fortune. Tu sais que c’est des méthodes criminelles. Tu sais qu’il ne faut pas en parler. Mais moi j’ai envie quand même de te rafraichir la mémoire.
Tu ne racontes jamais, comme nous venons de la voir, que tu t’es exilé 3 ans aux États-Unis en 1981 pour fuir l’arrivée de la gauche au pouvoir. A l’époque les Gilets Jaunes n’existaient pas, mais déjà tu avais peur de tout ceux qui étaient capables même l’espace d’une seconde de danser à la fête de l’huma. Les gens de gauche, il n’y avait rien à faire, c’était comme un virus pour toi, tu as eu peur d’être contaminé, déjà à l’époque, mon Bernard. J’étais loin d’être née et toi déjà tu pratiquais l’art de l’exil. Quant tu es rentré du pays des dollars c’était pour ton premier braquage. C’est loin j’imagine pour toi, alors je vais faire en sorte de te rafraichir la mémoire.
En 1984, quand tu es sortie de ton avion privé à l’aéroport Charles de Gaulle tu étais bien décidé à avaler l’entreprise Boussac qui était un conglomérat du textile en difficulté. Et toi comme un vautour tu aimes quand ça sent un peu la fin. Quand la chaire n’est pas encore morte, que tu peux encore en croquer un bout. Le bout ici c’était Dior qui appartenait au groupe en faillite. Pour ce faire, tu as fais ton petit coup de poker en douce avec Laurent Fabius qui toujours eu la même morale que son fils. Avec vos arrangements entre amis tu as pu toucher une tonne de subventions publiques et tu as pu tranquillement faire oublier toutes les créances, en jurant sur ta mère d’éviter le «démantèlement» du groupe.
Évidemment, il n’en a rien été. Tu as floué tout le monde. Tu as liquidé les actifs textiles tout en vendant quelques marques comme Conforama ou Peaudouce. Le nom de cette marque t’énervait au plus au point, toi qui n’aime ni la douceur et encore moins la peau humaine. Tu as juste mis la main sur Christian Dior et tendant ton majeur à tout le reste. Comme tu aimes les chiffres, je vais même te rappeler l’algorithme financier de l’époque. Tu as posé, grâce à ton papa, 40 millions sur la table et tu t’es retrouvé immédiatement avec un pactole de plus de 8 milliards.
Bien sur, déjà à l’époque, ça ne t’a pas suffit. Tu voulais plus. Comme un enfant à qui personne n’arrive à dire non. Tu étais capricieux et tu n’arrivais pas à gérer la frustration. Tu voulais tous les jouets du jardin français. Et ne rien prêter à personne.
Tu as fais une mise en scène extraordinaire pour racheter LVMH en baladant Henry Racamier (Vuitton) qui venait d’appeler le britannique Guinness à l’aide, et Alain Chevalier (famille Hennessy). Avec l’anglais Guinness tu as fais un coup secret pour virer les deux vieillards pour finir par virer aussi Guinness. LVMH était maintenant entre tes mains (sales).
Comme ça a fonctionné une fois, tu t’es dis naturellement qu’il fallait continuer comme ça. Tu as appliqué le même algorithme de prédateur sur Sephora, Tag Heuer, Chaumet, Fendi, Bulgari et tant d’autres.
Pour faire le mec cool tu as essayé de t‘intéresser à la création. Tu avais l’œil. Surtout quand tu as embauché John Galliano un peu avant ses délires antisémites dans les bars de Paris où il hurlait par exemple à une jeune fille : «Sale face de Juive, tu devrais être morte !»
Ah mon Bernard, tu n’en a jamais raté une. Tu sais être au bon endroit, au bon moment. Et puis personne ne t’a jamais rien dit, alors pourquoi s’arrêter ? Pourquoi même ne pas doubler ? Je me souviens encore quand ton futur musée a été en une minute décrété d’«intérêt public» par l’Assemblée nationale, grâce à un amendement déposé par deux députés, PS et UMP. Tu avais infiltré tous les lieux de pouvoir. Tu étais partout. Comme El Chapo. Tu donnais les ordres sans être là. Tout le monde t’écoutait, tu étais craint par tous parce que tu ne parlais pas. Tu tuais en silence. Et l’on sait que celui qui menace verbalement ne vaut jamais rien. Le mec dont on doit avoir peur c’est celui qui se tait et agit en silence.
Donc tu vois tu n’as pas à t’inquiéter de moi. Et moi je suis la première à ne pas avoir peur de toi. Tu ne me fais rien. C’est pour ça que je veux un débat télévisé avec toi. Pour montrer à tous qu’en fait on peut t’humilier et te faire taire en moins de dix phrases.
Et franchement tu vas me menacer en disant quoi ? Que tu es ami avec Nicolas Sarkozy qui a fait tuer tellement de gens qu’il est à deux doigts de finir ses jours comme Bernard Madoff ? Tu vas me dire que tu étais son témoin de mariage, que tu es le boss de ses anciens conseillers, Nicolas Bazire et Patrick Ouart ? Franchement soyons sérieux, ils ne font même pas peur à un contrôleur de billet de la RATP. Tu vas enchainer en me disant que Bernadette Chirac est au conseil d’administration de LVMH, que je devrais faire attention, alors que mamie n’arrive plus à reconnaître sa femme de ménage de son mari. Et puis quoi tu vas enchainer en disant que l’ancien ministre Hubert Védrine, ou Christophe Girard, l’ancien adjoint à la culture du maire de Paris, sont tes employés et que je ferais bien de me méfier ? Allez mon Bernard, sois sérieux. Ton trône sent la naphtaline. Il est troué et c’est moi qui vais l’agrandir. Ton trou.
Sache mon Bernard que je ne suis pas François Ruffin moi. Je n’ai pas d’enfants, pas de femme. J’ai rien à perdre. Alors je vais aller beaucoup plus loin que lui.
Moi je suis heureuse que tu me mettes sur écoute parce que je cherche justement à ce que tu m’écoutes. Tu peux m’envoyer tes employés de la direction générale de sécurité intérieure (DGSI). Tu peux monter un dossier sur moi pour sédition, comme tu as toujours fait pour tout le monde. Moi je n’ai pas peur. Je veux un duel loyal. En gant blanc si tu veux. J’ai 21 ans et toi tu t’approches de la fin. Tu ne pourras jamais dégainer aussi vite que moi. Lucky-Luke pour moi c’est un suisse, il est lent. Donc si tu veux m’affronter c’est à l’ancienne, en face à face, sans tes agents du renseignement.
Et même ton Bernard Squarcini, l’ex-chef des services secrets français, n’y pourra rien. Il y a des énergies invisibles que tu ne contrôles pas, des forces mystiques qui te dépassent. Ma force à moi c’est ça. Donc tu peux continuer de mettre les Renseignements Généraux au service de LVMH pour me faire tomber de vélo, je reviendrais toujours, sous une forme ou sur une autre.
Après t’avoir dis tout ça, j’espère que tu vas m’ajouter enfin sur Facebook ou Whatsapp qu’on puisse caler une date pour notre première interview. Sinon, la semaine prochaine, je vais être obligée d’en dire encore un peu plus pour attirer ton attention.
Allez, je dois y filer, je dois aller m’acheter un nouveau sac à main Arnault.
En attendant de tes nouvelles, je t’embrasse comme une amazone qui prend feu.
A la semaine prochaine,
Ta Zoé.