A l’heure où une cyberguerre est en marche, où le racisme, l’antisémitisme, l’écroulement économique, l’insécurité grandissante, les attentats surprises de Daesh, les moustiques tueurs de fœtus, l’explosion du chômage, les tensions sociales sans fin, le repli des peuples sur eux-mêmes, le silence morbide des politiques, le climat qui explose, la fonte des glaces et la xénophobie en ultra-hausse, il était temps pour nous de faire un point pour savoir où nous en sommes et où nous allons.
Nous choisirons donc d’étudier ce monde nouveau sous le prisme le plus futile et le plus dérisoire qui soit, à savoir, la mode. Parce que sous sa fausse naïveté programmée, le monde de la mode en dit long sur l’état du monde. Vous allez comprendre pourquoi.
Début 2016, Dolce et Gabbana lance sa première collection de «hidjabs» pour les musulmanes fortunées. Puisque selon une étude menée par Thomson Reuters, les musulmans dans le monde dépensent 266 milliards de dollars en vêtements et chaussures par an, soit plus que les Japonais et les Italiens réunis. D’ici 2019, ce chiffre devrait passer à 484 milliards de dollars. Oui vous avez bien lu 484 MILLIARDS.
On retrouve donc des marques comme Mango et Tommy Hilfiger réalisant pour la première fois deux collections pour le Ramadan. Comme avait déjà commencé à le faire timidement DKNY, Oscar de la Renta ou encore Net-a-Porter.
Et puis il y a eu Uniqlo en lançant avec Hana Tajima, une blogueuse musulmane anglaise, une collection de vêtements couvrants comme des longues jupes mais aussi des hijabs et des kebayas.
Toujours au début de l’année, J.W Anderson a annoncé confier la retransmission de son défilé à la célèbre application de rencontre Grinder. Site qui a comme première utilité pour les homos de pouvoir se faire sucer en un temps record grâce à son système de géolocalisation.
Et pendant ce temps, Olivier Rousteing lance une collection honteuse, Balmain Kids où les vêtements pour enfants devraient être vendus entre 190 € et 5500 €.
Et en parlant d’enfant, comme le népotisme n’a plus de limites, le fils de David et Victoria Beckham, âgé de seulement 16 ans, devient le photographe « star » de la marque Burberry Parfum. Alors même que son frère cadet, Romeo a déjà paradé dans une ancienne campagne de la marque. Et dire que nous ne sommes qu’au premier mois de l’année 2016 !
Bref, tout ça pour vous montrer que la majorité des messages culturels corrompus sont destinés à la jeunesse du monde – en particulier la jeunesse du monde émergent.
L’objectif étant de réduire chaque conscience saine à un état de peur à travers une série très organisée de messages de consommation. C’est cet état de peur qui est le fondement de ce que nous appelons le réchauffement culturel.
Et c’est ce que produisent chaque jour des marques allant de CHANEL à NIKE. Et sans parler des Fashion Week. Ou encore des spectacles comme les Oscars et les Grammys. Et par extensions les festivals comme Cannes, Glastonbury et COACHELLA. Leur contrôle du calendrier culturel est une manœuvre stratégique clé. L’intégration du calendrier du MONDE DE L’ART avec les calendriers et du MONDE DE LA MODE et du MONDE DE LA MUSIQUE pour n’en former à l’arrivée qu’un seul, est parfaitement organisé comme le calendrier de ce que nous appelons, encore une fois, le réchauffement culturel. Qui est à ce jour le système de contrôle dominant de la conscience des évolutions du monde – en particulier, celui de la jeunesse du monde.
Qui contrôle le calendrier, contrôle en fait la conscience du monde.
Parce que oui, le monde de la mode est une construction artificielle. Les sociétés et les familles impliquées dans le maintien de cette illusion depuis la fin des années 80 existent comme une ploutocratie mondiale. Des milliards de dollars sont en jeu. L’illusion de l’importance de la mode pour tous est acceptée sur un niveau presque religieux. Anna Wintour avec le plein soutien de son employeur Condé Nast a construit un récit mythique d’invincibilité. Il est important de comprendre qu’il est simplement un récit. Il est un fantasme. Il est un rêve induit visuellement.
L’objectif de la matrice de la mode-industrielle est de faire grandir sans cesse leur système d’images alimentées par votre identité. Là réside le danger. Les principaux opérateurs de l’industrie de la mode sont juste une classe de bavardage désespérée qui dépend de votre temps et de vos ressources financières pour survivre. L’antidote à leur message invasifs est l’autodétermination.
« Ils ont besoin de vous. Vous n’avez pas besoin d’eux. »
La vérité est que les marques de mode d’aujourd’hui sont organisées exactement comme toute autre institution financière mondiale. Avec un seul ordre du jour: les marges. Des milliards sont dépensés pour créer l’illusion que ce sédatif institutionnalisé ressemble à une industrie créative.
Alors que le monde de la mode est un pollueur mondial géant absolument insoutenable. Le processus de déploiement de nouveaux produits sur une base continue est contraire à toute idée raisonnable de discussion.
Le monde de la mode attaque la structure de l’identité d’un individu. Nous croyons que l’identité individuelle devrait avoir un espace infini pour expérimenter. Le complexe mode-media-industrie veut exactement que le contraire se produise. Son but est de programmer l’individu le plus tôt possible à croire que vivre dans un état d’esprit libre et infini est socialement indésirable.
1.000 personnes sont en commande de ce contrôle et seulement 100 personnes ont le pouvoir ultime, à savoir la masse financière.
L’objectif numéro un du monde de la mode est de réintroduire sans fin ce qu’ils possèdent déjà, au prix de l’étouffement de tout ce qui a déjà été épuisé de son authenticité. Autrement dit, l’attachement du « Mondelamode » à tout ce qui à le moindre intérêt culturel. Un attachement basé sur deux réalités. La première étant que les stars et les artistes du « Mondelamode » n’ont aucun intérêt personnel à créer une perturbation réellement transgressive. Ils ne peuvent être appelés stars et artistes seulement dans le sens le plus avili du terme. Les stars sont programmées, au sens premier du terme, et les artistes sont les outils les plus efficaces de la propagande. La seconde réalité est l’utilisation de la séduction comme non-message pour vendre ce qui avait déjà été vendu.
Toutes les actions manufacturées et planifiées sont faîtes pour détériorer votre autonomie, endommager votre capacité à penser de façon indépendante et pour drainer vos finances. Tous les spectacles du « Mondelamode » sont des pensées réformistes préfabriquées. La nostalgie est l’un des aspects fondamentaux du contrôle mental de l’industrie en ce début de 21ème siècle.
Le Monde De la mode est un algorithme mathématique. C’est une formule du passé pour bloquer votre ancrage dans le présent.
Les créateurs, les top models, les blogueurs, les muses, les journalistes et les photographes sont relégués au rang de second rôle ou figurants. La plupart des gens assistant à ces spectacles sont de simples décors. Les propriétaires du monde de la mode et leurs exécutants de plus en plus nombreux jouent, comme dans tout bon soap opera, un rôle qui fut vital mais qui vieillit aujourd’hui.
Le jeu saisonnier pour décider quel créateur dessine quelle collection devient une distraction qui s’affaiblit. Le premier rang a remplacé le podium comme lieu où l’action se déroule. La visibilité a remplacé la créativité. Le système actuel les a transformé en codeurs. Invisibles pour la plupart, sans intérêt pour la majorité.
L’alchimie culturelle de Marcel Duchamp a été écrasée par la sorcellerie de Mickey Mouse.
Depuis le lieu le plus joyeux du monde de Disney à la chanson de Pharrell William, Happy, nous sommes tous témoins du glissement drastique d’une culture cherchant à créer une connaissance plus profonde du monde, vers un monde programmé pour l’auto-satisfaction. Un monde qui ne propose plus qu’un seul choix : celui de décider ce en quoi nous croyons. Et ce choix s’exprime et se définit par un simple mot : Like. Aucune autre opinion ne sera tolérée.
Nous ne voyons absolument pas ces liens comme une conspiration. Il est normal pour les puissants de s’aligner les uns sur les autres.
Il s’agit juste d’événements qui annoncent ce que pressentait le penseur Guy Debord. Debord qui a décrit avec brio tout cela dans sa Société du spectacle. « Ce moment historique où les marchandises finissent de coloniser la vie sociale », c’est sa définition du spectacle.
Une société où « tout ce qui a vécu n’est devenu que représentation. » Où Debord établit que nous faisons l’expérience « du glissement de l’être à l’avoir, et de l’avoir au paraître. »