Quelle ironie du sort ! Le petit marquis de la publicité française n’est apparemment pas très bien conseillé. Ce matin sur BFM TV Jacques Séguéla a affirmé que sa pensée de 2009 («Si à cinquante ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie !») était une «connerie», mais il ne la «regrette pas». Avant d’ajouter sûr de lui : «Ça voulait dire que la vie est un rêve, qu’il faut rêver de tout. La Rolex est un symbole comme un autre et j’aurais pu dire une Ferrari, un stylo Bic, peu importe, un objet culte dont on a envie. Il n’y a pas de raison de dire aux gens « Vous êtes condamnés à ne jamais vous faire plaisir de votre vie ». On a quand même le droit, même si on est clochard, on peut arriver à mettre de côté 1 500 euros ! On a le droit de rêver nom de Dieu !»
Ah Jacques, quel talent, quelle lucidité ! Mais quel homme moderne, visionnaire, en avance définitivement sur ta mort. Toi, l’incarnation de la futilité, des mondanités ultra-libérales et putassières, sous ton bronzage marketé par « Point Soleil », toi le « sous-pape » de la pub qui vient de clôturer ta carrière, pourquoi mais alors pourquoi tu n’as pas fait comme tous tes confrères à t’arrêter à temps, en claquant secrètement tes deniers à St Barth, attendant paisiblement que la sénilité t’arrache au monde des vivants. Tu sais les vivants qui ont quand même le droit, même si ils sont clochards de mettre de côté 1500 euros ! Franchement Jacques, on est tous ici tellement bouche bée face à tant de génie créatif, qu’on ne voit qu’une chose à faire, te paraphraser (une dernière fois comme tu l’as bien compris) : « On a le droit de rêver nom de Dieu ! »