La Ve République vacille, et l’Élysée tremble. Pavel Durov, le sulfureux patron de Telegram, a décidé de jouer les pyromanes dans le pré carré de la Macronie, et il ne fait pas dans la dentelle.
Le procès de Sean "Diddy" Combs, qui secoue New York en ce mois de mai 2025, est une plongée dans l’horreur, révélant un prédateur qui a bâti un empire de terreur et d’abus sexuels derrière les strass et les projecteurs.
En ce 24 mai 2025, nous nous tenons à un carrefour critique de l’histoire de la France. Les récentes révélations sur l’influence de la Franc-Maçonnerie dans l’État et la justice, culminant avec l’affaire de la loge Athanor, nous contraignent à une prise de conscience collective.
C’est peut-être notre coup de cœur de ce début d’année. En écoutant Before and After, Simon Dalmais offre du voyage. Normal pour celui qui vit une existence de nomade depuis quinze ans. Aujourd’hui, il s’est retiré pour écrire, pensé, comme le promeneur de Rousseau, en Auvergne, aux frontières du Bourbonnais. Alors oui, Simon est le frère de la chanteuse apatronyme, Camille, mais surtout, il est un musicien transcendantale comme on en fait plus depuis, au moins, trente-quatre ans, l’âge de Simon. Devant ce coup de foudre, toute la rédaction d’Apar a lancé ses questions. Entretien décousu.
Ta musique est très cinématographique, si tu devais remplacer la BO d’un film par ta musique, ça serait lequel ?
J’aime bien l’esprit des films de Jean-Pierre Mocky, aussi l’univers de Pascale Ferran (Bird People, Lady Chatterley), et je serai intéressé d’écrire pour le cinéma asiatique
On sent clairement que tu es influencé par la musique de Brian Wilson (compositeur et petit génie à l’origine des Beach Boys avec ses frères), ta Californie à toi serait-elle l’Auvergne ?
Je pourrais créer les Mountain Boys, une musique pour surfeurs des neiges, mais non, je crois que la Californie des années 60 est extrêmement différente de l’Auvergne d’aujourd’hui, qui me correspond plus par sa simplicité.
On compare souvent ta musique à celle de Nick Drake. Peut-on dire que tu composes de la folk « à la Française » ?
Nick Drake fait partie des artistes qui m’ont le plus marqué. Je pense être très français par mon éducation, mais je ne saurais pas dire exactement ce qui fait qu’on est musicien « à la française ». Cela peut revêtir des formes très différentes selon les styles musicaux : french touch, chanson « à texte », jazz,…Mais je ne porte pas mon nom par hasard.
Il y a souvent dans tes titres des changements d’harmonies complexes (comme chez McCartney ou encore une fois Brian Wilson). Ta vie est-elle à l’image de la construction de tes morceaux, harmonieusement complexe donc?
Peut-être que je suis un être complexe, et que pour trouver mon harmonie personnelle, ou juste musicale, j’ai besoin de cheminer dans plusieurs espaces à la fois. The Promise, sur Before and After est un bon exemple de chanson « cascade ». La vie est souvent faite de complexité et de contradiction, qui a un moment donné, s’éclaire et prend sens.
Vous n’en avez pas marre qu’on vous présente comme le frère cadet de Camille ?
Non, parce que c’est vrai… Et aujourd’hui, on me parle davantage de mes disques que de ma sœur, qui par ailleurs est une personne extraordinaire. J’aime rappeler qu’on est issu du même père, Hervé Dalmais, poète et chanteur (sous le nom de H.Bassam), qui nous a énormément donné et appris sur le plan artistique. Il nous a légué entre autres un long et superbe poème, Lettre à la République.
L’Auvergne comme lieux de vie, la campagne loin de Toulouse pour composer en solitaire cet album, qu’est ce qui te fait peur dans les grandes villes ?
Les grandes villes me fatiguent, me tendent. Je les aime beaucoup pour les rencontres humaines, mais j’ai un tropisme pour les arbres et les ruisseaux, je dois être un chamois réincarné, qui a besoin d’espace et de silence pour ouvrir ses sens.
En découvrant par hasard sur une plate-forme musicale de musique en illimité ton album, le monde autour de nous s’est d’un coup arrêté, net. Expérience sensorielle sans précèdent, notre réflexe n’a pas été de dire qui est ce musicien mais c’est qui ce poète ? Peut-on se permettre alors de te présenter alors comme un « poète musical » ?
Volontiers, je me définis autant comme un poète que comme un musicien. J’ai le même besoin instinctif d’écrire et de jouer de la musique. J’aimerais aussi peindre, au service de la poésie. Je parle souvent de Claude Monet comme une grande source d’inspiration. Parce que ses tableaux sont remplis de poésie.
Tu es nomade dans l’âme. Quand on bouge tout le temps, soit on fuit quelque chose, soit on court après quelque chose. Tu te situes où ?
Actuellement, je bouge moins, l’Auvergne me sert justement de point d’ancrage. Le nomadisme est une sorte d’état naturel de l’homme, qui a besoin de partir à la quête d’un ailleurs, de chasser et de cueillir. Le semi-nomadisme est encore un mode de vie pour les Rroms et les Touaregs pour ne citer qu’eux. Aujourd’hui, débarassés des quêtes matérielles, on peut rendre le semi-nomadisme spirituel et culturel. On le voit avec le renouveau du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle.
Tu es géographe de formation. Tu bouges tout le temps. C’est la question des origines ?
Je suis à la recherche d’une vérité sur le monde. On nait quelque part, dans une famille, on grandit à l’école, on y apprend le monde. Après mes études, j’ai essayé de tout déconstruire, pour mieux comprendre, mieux changer de regard. À l’instinct, je suis parti en Inde, en Europe centrale, aux Etats-Unis, ai visité des centaines de villages français. J’aime l’idée de pouvoir vivre partout, d’abolir les frontières symboliques. Sans renier ma famille. Ces thèmes apparaissent dans Get On Nice, The Longest Night, Listen et d’autres chansons encore.
Tu m’avais parlé d’un album en français. Tu le désires, mais tu refuses de le bâcler. Oui, et il faut beaucoup d’argent pour produire des disques (que malheureusement plus grand monde n’achète). Je mûris depuis longtemps un disque en français, pour lequel j’ai écrit de nombreuses chansons.
Ta musique est assez transcendantale. Est-elle une quête pour toi ? Comme tes voyages ?
Je suis croyant, dans le sens où nous sommes portés par une lumière intérieure. C’est cette lumière que j’exprime dans ma musique. Je constate qu’elle est détachée de mon identité et du monde quotidien. Je vis en lisière de forêt ; y marcher ranime en moi cette part de lumière. Les voyages ont la même fonction de nous élever si on fait l’effort de s’ouvrir.
Ta bio sur ton site est signée Christophe Conte. Un homme qui n’a pas l’habitude de dire du bien des gens.
Il en est capable ! Même si je ne lis pas le journal dans lequel il écrit, j’apprécie les personnes qui ne cherchent pas forcément à être consensuels.
J’ai souvent pensé aux Beatles en écoutant ton album, en particulier sur le timbre de ta voix. Disons les chansons de Georges Harrison parce que ton écriture est vraiment chiadée. Ca te va comme référence ?
J’aime beaucoup le disque All Things Must Pass, que j’ai redécouvert récemment. Je suis un héritier des chanteurs folk et pop des années 60 et 70. Je ne dis pas ça par prétention, mais parce qu’ils m’ont copieusement nourri : George Harrison, Neil Young, Bob Dylan, Dennis Wilson, Pink Floyd, Bread, Elton John, Tim Buckley, Supertramp,… La liste pourrait être très très longue.
Toi qui a commencé le piano très jeune mais propose une écriture très aboutie, comment se déroule la création ? Tu penses d’abord la musique et après les paroles, ou tu as d’abord un thème et ensuite la musique qui lui correspond ?
Le processus est physique. Il me faut quelques jours de pratique pour être en état de bien écrire. Puis, avec mon cœur et mes tripes, j’improvise à la recherche d’une émotion musicale. C’est elle qui va ouvrir une brèche dans laquelle je vais me glisser. Généralement, je me nourris de cette émotion pour écrire le texte. Ensuite, je peaufine de nombreuses fois l’écriture jusqu’au moment où je sens que la création est terminée. Je peux alors tourner le dos à la nouvelle chanson, la laisser reposer.
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