La Ve République vacille, et l’Élysée tremble. Pavel Durov, le sulfureux patron de Telegram, a décidé de jouer les pyromanes dans le pré carré de la Macronie, et il ne fait pas dans la dentelle.
Le procès de Sean "Diddy" Combs, qui secoue New York en ce mois de mai 2025, est une plongée dans l’horreur, révélant un prédateur qui a bâti un empire de terreur et d’abus sexuels derrière les strass et les projecteurs.
En ce 24 mai 2025, nous nous tenons à un carrefour critique de l’histoire de la France. Les récentes révélations sur l’influence de la Franc-Maçonnerie dans l’État et la justice, culminant avec l’affaire de la loge Athanor, nous contraignent à une prise de conscience collective.
Que ce soit la nouvelle « cité » produite par Facebook ou le vaisseau-campus construit par Apple, c’est pour nous simplement une preuve de plus que le « Suburbanism » est plus qu’une simple théorie. Les banlieues du nord de la Californie sont la capitale mondiale de la culture. L’Apple Campus 2 (Inifinity Loop) en construction à Cupertino, Californie, est maintenant le projet Zee-Town financé par Facebook et pensé par Franck Gehry, sont les composantes d’une culture digitale du 21ème siècle parfaitement pensée, et qui remplace l’idée et la mythologie de la communauté créatrice.
Ce lien historique entre un groupe d’artistes et une zone urbaine ruinée et sous-cotée dans laquelle leur élans artistiques naissent et grandissent, c’est non seulement de l’histoire, mais aussi la pire des nostalgies. C’est ce principe mondial qui est le cœur de toute la machinerie de la propagande du monde de la mode.
De SoHo à New-York, de Williamsburg&Bushwick à Brooklyn, en passant par Shoreditch, Hoxton et Spitafields à l’est de Londres, et maintenant DTLA au centre-ville de Los Angeles, cette histoire de plus de cinquante ans, d’enclaves urbaines où de jeunes artistes rebelles et visionnaires se rencontrent et génèrent les idées novatrices qui maintient la culture en vie et en mouvement, est devenue un mythe.
Ce processus urbaniste est maintenant industriellement financé et géré pour créer une ghettoïsation de la culture, pour son contrôle, son développement et sa distribution. La culture, qui grandit dans un rapport inter-individuel de compétition qui a donné les idées les plus innovantes, a désormais été remplacée par une multitude de plateformes et des collections de données par les employés (supposément) d’Apple et Facebook, qui agissent comme des agents de surveillance pour des entreprises cachées et des gouvernements.
Le siège de CCTV (China Central Television), designé par Rem Koolhaas à Pékin,est absolument identique, dans son programme et son objectif, à l’immeuble de la Fondation Louis Vuitton, pensé par Franck Gehry, à Paris. Cet objectif, c’est le modelage d’une identité humaine unique, programmé par les communications et les spectacles, avec pour seul but, une addiction totale aux célébrités « suburbanist » et à la consommation par les marques, le tout pensé comme un loisir. L’alchimie culturelle de Marcel Duchamp a été écrasée par la sorcellerie de Mickey Mouse.
Kris Kardashian à le même rôle en ce début de 21ème siècle qu’Andy Warhol au 20ème siècle, c’est-à-dire définir la hiérarchie de l’intégration « suburbanist« . La transformation de qui décide ce qu’est une révolution culturelle et qui est une icône culturelle s’est produite si rapidement, et avec toute l’aide des mondes de la mode, de l’art et du sport, que très peu de critiques se sont rendues compte, ou plutôt, n’ont pas voulu analyser ce qui se passe, de peur de ne plus être invitée aux grandes fêtes des « suburbanist« .
Tim Cook, Mark Zuckerberg, Bernard Arnault, François-Henry Pinault, Jonathan Newhouse, Anna Wintour, Graydon Carter, Jack Dorsey, Kevin Systrom, Benjamin Eymere et des centaines d’autres forment une matrice organisationnelle que Steve Oklyn a nommé « The Suburbanist International ». C’est évidemment un clin d’œil à l’Internationale Situationniste. L’univers des Situationnistes était une dérive urbaine et la contre-culture : ne jamais travailler. Alors que les « Suburbanist » qui se trouvent dans les campus corporates de haute sécurité en Californie, se rendent indispensables au-delà de la contre-culture.
L’Apple Campus 2 et la Zee Town de Facebook sont pensés comme la vision originale des Suburbanist International, qui est celle de Walt Disney, avec la construction de Disneyland. « Le lieu le plus joyeux du monde » à Anaheim en Californie, qui a ouvert en 1955, ainsi que le second lieu de propagande et de contrôle de la culture, de Walt, le Walt Disney World ouvert en 1971 à Bay Lake, en Floride.
Depuis le lieu le plus joyeux du monde de Disney à la chanson de Pharrell William, Happy, nous sommes tous témoins du glissement drastique d’une culture cherchant à créer une connaissance plus profonde du monde, vers un monde programmé pour l’auto-satisfaction. Un monde qui ne propose plus qu’un seul choix : celui de décider ce en quoi nous croyons. Et ce choix s’exprime et se définit par un simple mot : Like. Aucune autre opinion ne sera tolérée.
Nous avions anticiper ce phénomène en 2015 en publiant ici qu’il était intéressant de constater lors du lancement de la montre Apple au Flint Center à Cupertino en Californie – l’épicentre de la culture Suburbanist – que nous ayons le P.-D.G. d’Instagram (racheté par Facebook en 2012 pour un milliard de dollars) en compagnie du fondateur du magazine Purple Fashion. Ce n’était évidemment pas une coïncidence. Il y avait une planification, une stratégie de rencontres. Le monde de la mode et le business des Suburbanist étant liés.
Nous avions posé la question suivante : Pourquoi ont-ils été présentés et de quoi ont-ils parlé ? Si nous prenons le temps d’y réfléchir, la seule conclusion possible c’est que ces deux mondes particulièrement influents se réunissent dans ce que Steve Oklyn a nommé le « Soft-carpeted World« .
Nous pourrions croire que le précédent P.-D.G. de Saint-Laurent, Paul Deneve, qui est aujourd’hui vice-président des Social Projects chez Apple, aurait pu faciliter ces rencontres, qui englobent Anna Wintour (Vogue), Karl Lagerfeld, Sarah Andelman (Colette) et Olivier Zahm. Même le collaborateur d’Olivier, André Saraiva, a visité le siège d’Apple en février dernier, à Cupertino. Il a posté un selfie sur le campus. Tout ces gens sont les personnages clés du monde de la mode. Ils ont une énorme influence. Du côté des suburbanist, nous avons Jonathan Ive et le designer Marc Newson. La femme de Marc est la styliste Charlotte Stockdale, qui a travaillé comme consultante pour Karl Lagerfeld.
Il y a un lien évident qui se tisse entre le « Fashionworld » (mode, art et société) et les « Suburbanist » (technologie et loisir). Et ce lien s’intensifie. Mais nous ne voyons absolument pas ces liens comme une conspiration. Il est normal pour les puissants de s’aligner les uns sur les autres.
Il s’agit juste d’événements qui annoncent ce que pressentait le penseur Guy Debord. Debord a décrit avec brio tout cela dans sa Société du spectacle. « Ce moment historique où les marchandises finissent de coloniser la vie sociale », c’est sa définition du spectacle. Une société où « tout ce qui a vécu n’est devenu que représentation. » Où Debord établit que nous faisons l’expérience « du glissement de l’être à l’avoir, et de l’avoir au apparaître. »
La photo prise à l’époque par Olivier Zahm de Kevin Systrom en mars 2015 et immédiatement postée, était un exemple parfait que la fusion du « Fashionworld » et des « Suburbanist » n’était plus une théorie. C’est notre réalité. « Le spectacle n’est pas une collection d’images, c’est plutôt une relation entre personnes qui sont médiatisées par l’image. » Près de cinquante ans après Debord, l’entente stratégique pour une transformation de la culture globale se déroule sous nos yeux.
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