Digital Folklore est un livre qui célèbre la culture amateur d’aujourd’hui et d’hier, invitant le lecteur à une véritable odyssée à travers l’histoire du World Wide Web, sondant la Toile jusque dans ses recoins les plus inavouables et les plus inattendus.
Les instigateurs de cette bible érudite, drôle et décalée, Olia Lialina et Dragan Espenschied, font partie d’une avant-garde artistique qui a exploré le médium dans les années 90, à l’époque héroïque du net.art, bercée par les stridulations d’un modem 28,8 kbit/s, quand le moteur de recherche s’appelait Altavista, que les pages personnelles étaient hébergées sur Geocities et qu’on s’abonnait à des mailing-lists. Une ère où «le Web était scintillant, riche, personnel, lent et en construction» dixit le journal le Temps.
Les artistes enseignent tous deux à l’université de Stuttgart Merz Akademie, où Olia anime un cours dédié au folklore digital. Le livre réhabilite amoureusement cette culture vernaculaire, dans de passionnants essais et projets explorant ses différentes facettes: du penis enlargement aux LOL Cats en passant par les hamsters dansants ou le Star Wars Kid. Clin d’œil aux nerds, le livre affiche en couverture kitsch une licorne virginale répliquée à l’infini sur fond étoilé. «Elle représente la noblesse naïve», expliquent les auteurs à Libération, observant que les amateurs d’aujourd’hui préfèrent la fantasy, les elfes et les animaux étranges aux thèmes de science-fiction très populaires au début du Web: «L’idée de construire un vrai futur en ligne a été remplacée par une échappatoire vers un monde imaginaire.»
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