Aujourd’hui on s’attaque à la déconstruction des références faussement cool des 2.500 vampires culturels baignant depuis plus de 30 ans dans une nostalgie sentent fort le formol. De la même façon que nous vous présentions ce qu’étaient devenus les branchés de la fin du XXe siècle ayant tous pour référence commune, la musique de David Bowie, les films de David Lynch ou encore les performances de Vincent Gallo et les images de Terry Richardson ou d’Harmony Korine.
Une occurrence régulière dans l’industrie du cool est que plus l’idée est ancienne, plus elle est financièrement appréciée. C’est pour cela qu’on bassine les nouvelles générations avec des références totalement désuètes comme la Factory de Warhol, le pop shop de Keith Haring ou encore des boites de nuit comme le Mudd Club, le CBGB ou encore le Palace.
Comme la liste des précédentes icônes de la culture-cool est sur le point d’être sommairement dévaluée et rejetée, on peut facilement avancer que de Vogue à Kate Moss en passant par le Studio 54, Saint Laurent, St Barth, Art Basel ou encore Miami Beach, tout ça va bientôt apparaître comme totalement dépassé et inutile pour les nouvelles attentes des jeunes générations.
La majorité de la jeunesse créative dans chaque capitale culturelle s’est faite laver le cerveau pour penser que ce sont les entreprises qui créaient la culture, et que leur rôle à eux était seulement de consommer.
La méthode la plus efficace pour contrôler la jeunesse c’est la mode (nostalgique) par les marques. Ces marques utilisent une technique connue comme « L’Architecture d’Influence », qui a été développée dans les années 90.
C’est une idée basée sur une vision simple : choisir une petite équipe d’influenceurs, soumise et orientée, pour prendre le contrôle de toute l’imagerie publique dans les médias.
Pendant les 30 dernières années, il n’aura pas fallu plus de 2.500 influenceurs pour mettre la main sur sept milliards de personnes.
Ces 30 dernières années ont été un cycle de nostalgie répétitive. Ils ont construit un système mythologique mondial du cool qu’eux seuls contrôlent. Les gardiens du temple que sont Arnault et Pinault sont pleinement conscients du manque actuel de pertinence de ces mythes. Ces mythes protègent leur système artificiel de bon goût. Qui ne peut être évidemment être modifié que par eux.
Le monde des tendances est aussi une construction complètement fausse qui est là pour appuyer la propagande construisant un cycle sans fin pour le consommateur. Les gardiens du temple sont des baby-boomers, ils sont donc âgés. Ils ont alors commencé à utiliser leurs enfants et leurs petits-enfants pour conserver leur jeunesse artificiellement et leur influence éternelle. Pour prolonger cette influence fabriquée, leurs descendants sont reconditionnés en tant que créateurs de tendances avec cela va de soi les mêmes références que leurs parents.
Voici donc comme promis les 10 premières références 100% nostalgiques à fuir comme la peste.
1. La Factory
Andy Warhol est mort en 1987. Le WARHOLISME aurait donc dû mourir en 1987. La principale raison pour laquelle la fiction d’Andy Warhol et de la Factory reste vivante est due à une poignée de collectionneurs de Warhol qui doivent maintenir le mythe vivant pour soutenir le prix dans les maisons d’enchères, les galeries d’art et ainsi valoriser des ventes privées élevées. Le mythe artistique d’Andy Warhol est juste un mythe. Le WARHOLISME est une idée morte en 2018.
2. Le Studio 54
La nostalgie est un mécanisme social complexe. Nous ne sommes pas la première société à baser une grande partie de notre production créative sur le passé. Si vous voulez garder la majorité de votre société dans l’ignorance de ce qui se passe réellement, vous remplissez leur vie avec le passé.
3. Le Palace
En 2018 et au delà, il y a aussi le fait que beaucoup de baby-boomers refusent de partir. Ils possèdent toute la propriété intellectuelle, y compris la musique, les films, les émissions de télévision, la littérature, l’iconographie et la mythologie.
4. Le CBGB
Il y a juste trop en jeu. Trop de profits impliqués. Anna Wintour aura 69 ans en novembre. Mick Jagger a eu 75 ans en juillet. Karl Lagerfeld aura 85 ans. Et Bernard Arnault a 69 ans. Ils ont tous un intérêt intellectuel, psychologique et financier à promouvoir le passé.
5. TV Party
L’obsession actuelle du monde du cool pour les années 1970 et 1980 est métaphoriquement similaire à l’émission de TV Party. Un récit vide qui se répète sans cesse à l’échelle mondiale à travers des reprises.
6. Area nightclub
En fin de compte, l’histoire n’est qu’un outil de contrôle, qu’il s’agisse de l’histoire du cool ou de l’histoire du monde.
7. Le POP SHOP de Keith Haring
La nostalgie est un virus de contrôle spécialement conçu pour laver le cerveau de la jeunesse. L’élite actuelle de la propriété intellectuelle gagne financièrement à la glorification [contrôle de l’histoire] et à la répétition [royalties] de leur ancien contenu.
8. The Mudd Club
La solution du monde du cool est de compter sur le passé grâce à la nostalgie et au népotisme au lieu d’affronter le présent pour créer un futur pertinent.
9. The Saint Club
Même les enfants et les petits-enfants de l’élite du monde de la mode ont été recrutés pour approfondir le récit imaginaire du passé récent et pour supprimer le contenu authentique et l’expérimentation de la pensée. Ce qui est important maintenant, ce sont les stratégies de survie culturelle et sociétale. La nostalgie est le contrôle.
10. Saint Laurent
Comme des boîtes de céréales toutes alignées à l’infini, les marques culturelles comme Saint Laurent ne vont pas disparaître. Même si tous les cinq ou dix ans le besoin d’une nostalgie corporative fabriquée dans leurs laboratoires introduit de nouveaux clones des modèles de première génération.
Vous l’aurez compris, le système actuel du monde du cool est obsolète. Il n’offre aucun sentiment de liberté ou d’expression personnelle.
Si vous entrez en discussion avec cette industrie en tant que jeune créatif, vous devez comprendre que votre sensibilité est une source de données qui sera très rapidement absorbée dans leur système et sera commercialisée et promue comme une réflexion prospective. Alors que paradoxalement le monde du cool n’est en aucune manière une plateforme pour de nouvelles idées, c’est une étape pour renforcer les idées déjà explorées…