« Elle marchait quelques pas devant lui, lui tenant la main à deux mains et le guidant avec douceur. Ça m’a vraiment touché. J’ai immédiatement commencé à romantiser. « Elle doit avoir des enfants et elle leur assure la vie de la seule façon qu’elle connait. Quelle noble femme. » Maintenant, de ce que j’en sais, elle aurait aussi bien pu être complètement droguée, mais ce n’est pas ce que j’ai vu. Cette photo m’a ouvert le cœur, je voulais absolument capturer d’autres moments comme celui-ci. »
Ce cliché qui a changé sa vie, David Solomini l’a pris à 14 ans dans les rues de prostitués de Mexico. Mais, plus qu’une belle histoire de vocation, ce fait divers en dit long sur la manière dont l’homme réalise et photographie : avec une vision.
Et si l’on croit que tous les réalisateurs ont une vision, on se berce de douces utopies. David Solomini transcende ses sujets, il dévoile, dissèque comme un psychanalyste la psyché humaine. Met en image les peurs, les désirs, les fantasmes. Parfois les siens. Parfois les nôtres.