C’est en croyant aux roses qu’on les fait éclore. Ce proverbe est visiblement valable aussi pour les femmes à en voir le dernier film du créateur de haute-couture Oscar Carvallo produit par l’éclectique société de production Satellite My Love.
La dernière collection du créateur Vénézuélien, Electric Blossom, véritable ode à la femme vient d’être illustrée dans un film réalisé par Benjamin Nicolas qui confirme encore sa fascinante capacité à surprendre autant sur le fond que sur la forme.
En moins de deux minutes, le réalisateur donne une interprétation de la collection à couper le souffle.
On assiste à l’éclosion d’une femme-chrysalide dans un lieu sombre où la fleur va peu à peu s’éveiller et prendre ses couleurs. Flashs de couleurs, soieries, voiles, transparence, apparitions énigmatiques de femmes, le film invite à la contemplation, de manière subtile et brutale à la fois.
A l’image de la collection, on est loin du romantisme niais, mais bel et bien dans une évocation de sensations physiques empreinte d’une esthétique où l’art poétique juxtapose la plus ineffable beauté à une vision crue, voire cruelle.
La vision allégorique de l’enfance et du souvenir qui se confronte à la femme accomplie et presque dominante pour donner naissance à une mariée en robe d’éther nous fait osciller entre rêve et réalité.
Le rythme particulier du film imposé par le réalisateur lui confère une palette de sentiments qui s’entrechoquent.
Entre modernité, muses ressuscitées, et réflexions organiques, Blossom est un film qui interpelle, mais laisse aussi une empreinte lucide sur ce que devrait aussi être la mode…de la poésie pure.
On comprend l’attention qui lui a été porté par différents Festival de Mode prestigieux, comme le Festival du film de mode de la Jolla à San Diego qui aura lieu en Juillet 2016.