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Margot Montigny : « j’aime que l’on puisse imaginer un avant ou un après l’image »

Margot Montigny : « j’aime que l’on puisse imaginer un avant ou un après l’image »

Pour la première fois, le Club des DA expose à Arles, sous l’égide de l’exceptionnel Harri Peccinotti, commissaire de l’exposition. Au programme : 8 jeunes talents français mis en lumière. Avec un seul mot d’ordre : à connaitre avant que n’importe qui les connaisse. Et c’est au tour de la lumineuse Margot Montigny de répondre à nos questions…

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Tu es directrice artistique et photographe. Comment t’es venu le goût des images ?
Il est vrai que certains de mes travaux peuvent s’apparenter à la direction artistique. Tu penses surement au travail « Modern Narrator » dont je viens de réaliser un livre. Ici je propose aux photographes de mettre librement en scène un groupe de musique imaginaire : « Les Modern Narrator ». Une trentaine de photographes ont réalisé une ou plusieurs images du groupe (dont Grégoire Alexandre, Renaud Monfourny, Jean-Luc Moulène, Pierre Terrasson, Benni Valsson …). Ce travail a été montré à plusieurs reprises dans des galeries d’arts ou lieux d’art contemporain. Je le considère comme une une oeuvre d’art conceptuelle qui parle de photographie.

Comment t’es venu le goût des images ?
Réponse 1 : On m’avait donné un appareil Canon FTb, un reflex argentique, et j’ai commencé par photographier mes proches, mes copains du lycée… J’ai aussi vu beaucoup de films. Les films noirs et ceux de la période « nouvelle vague » m’ont beaucoup inspirés. Puis j’ai fait l’Ecole des Beaux-Arts.
Réponse 2 : Grâce au chocolat Poulain…

Qui sont tes maitres en photo ?
Il y a beaucoup de photographes dont le travail m’inspire et leurs pratiques peuvent être très différentes de la mienne. Les premiers travaux qui m’ont marqué, sont ceux d’artistes qui utilisent la photographie dans leur travail : Hans-Peter Feldman, Sophie Calle, Martine Aballéa … Aussi les « Untitled Film Stills » de Cindy Sherman (la série de photographie « Noémie / Cindy » présentée dans l’exposition fait directement référence à ce travail). L’année dernière à Arles j’ai aimé voir les expositions de Wolfgang Tillmans, de Guy Bourdin et de Jacques Henri Lartigue. J’ai découvert récemment le travail de Rhona Bitter avec ses série « listen » et « stage » qui a photographié des scènes de concerts emblématiques. Je m’intéresse aussi au travail d’Eric Tabuchi, aux photographies de Joel Meyerowith et son travail de la couleur par la lumière. Sinon je regarde beaucoup la mode et les magazines …

Par la composition, ou plutôt décomposition de tes photos, on sent que la réalité chez toi est quelque chose de subjectif. La photographie doit elle nécessairement laisser place à l’imaginaire ? Est-ce une manière pour toi de transcender la réalité ?
La capacité de l’image à rendre compte de la réalité ou à la créer de toute pièce est l’une des questions récurrentes de mon travail. De même, ce qui m’intéresse lorsque l’on regarde une photographie, c’est qu’on peut l’appréhender dans un temps qui n’est pas imposé. (Contrairement aux images en mouvement, par exemple.) J’aime quand l’espace reste ouvert, que l’on peut imaginer un avant ou un après l’image. Une histoire qui puisse se déployer au-delà des images, entres elles, le hors-champs.

Dans ta série Cluedo, tu laisse place à toutes les possibilités de scénarios possible. Est-ce une liberté que tu donnes aussi dans la vie ?
Oui, enfin dans la mesure du possible !

D’un côté tu as shooté des mannequins ultras stylisées sur fond de bureaux 90’s ou l’on imaginerait plutôt des fonctionnaires ou des cadres de chez France Telecom, et de l’autre, des lieux de fêtes ou de plaisirs sans personnages comme des sex-shops des salles des fêtes ou des hôtels de passe toujours vides. On a la sensation que ce qui touche au plaisir doit être désincarné. Pourquoi ?
La série de mode dont tu parles avait été réalisé pour un magazine qui faisait un numéro spécial « La vie de bureau ». J’avais demandé au modèle de poser devant mes photographies projetées, prises dans des cantines ou dans des salles de pose de diverses sociétés ou administrations (RATP, Centre des Impôts …) Ces images sont aussi des espaces vides … Les séries des Hôtels et des Salles des Fêtes sont également des lieux en attente, entre deux temporalité. Et ce qui m’intéressait lorsque j’ai réalisé la série des Entrée de Sex-Shop était purement formel et architectural. Je voulais rendre compte de cet espace charnière qui fonctionne avec des codes précis.

L’image que tu trouves la plus réussie de tous tes propres shooting ?
Dans mes série pour la mode je pense à cette photographie prise en décor naturel (pas de projection) : Anna dans une robe « Céline » de satin rose, dans une salle de pose d’un centre de trie postier. Je n’ai rien changé au lieu, simplement enlevé une image qui a laissée une trace sur le mur.

Quelle est l’image qui définirait le mieux ta génération ?
Peut être une adolescente en train de faire un « selfie » à l’aide d’un Iphone jaune ?

As-tu déjà pensé à la réalisation de films ?
Oui. Je travaille actuellement à la réalisation d’un film. Un documentaire fiction autour d’un lieu générique et multiple.

Comment vois-tu la suite de ta carrière de photographe ?
L’idéal pour moi serait de mener à bien mes recherches artistiques, tout en développant mon travail de photographe, et notamment celui pour la mode.

A l’heure où même Facebook censure des photos, quelle serait pour toi l’image la plus transgressive à diffuser ici ?
La question serait peut être d’abord pourquoi la diffuser …


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