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Lettre ouverte au coronavirus par l’artiste Ai Weiwei

Lettre ouverte au coronavirus par l’artiste Ai Weiwei

L’artiste et activiste chinois Ai Weiwei, qui a soutenu dernièrement pour nous notre collaboratrice Zoé Sagan dans l’aide qu’elle a apporté au jeune Joshua Wong, a réfléchit aujourd’hui à la manière dont les systèmes politiques autoritaires ont été en mesure de lutter plus efficacement contre la crise du Coronavirus que la France ou l’Italie. C’est une contribution essentielle dans cette nouvelle ère. Ai Weiwei nous avertit que l’Europe n’était qu’un leurre, une illusion et que face à la puissance chinoise nous sommes sur le point de nous effondrer sur nous-mêmes. Voici sa pensée, nous espérons qu’elle va être prise en compte en France.

« Face à de nouveaux évènements, les gens ont toujours du mal à trouver les mots justes. Le Covid-19 a fait des ravages dans la vie des gens à une échelle qui dépasse notre imagination – mais nous n’avons pas réussi à en contenir efficacement la propagation. Lorsque le Covid-19 a éclaté, je travaillais sur ma production de Turandot au Teatro dell’Opera di Roma. Dans le même temps, j’ai également participé au tournage d’un documentaire sur le Covid-19, en portant une attention particulière au développement de l’épidémie.

Les mesures prises par la Chine pour contenir le Covid-19 ont donné de bons résultats. L’épidémie est sous contrôle. Cependant, la situation mondiale est plus que dramatique. Plus de 100 pays ont montré une tendance à l’aggravation, au point que certains, comme l’Italie et la Suisse, envisagent d’arrêter le traitement ou les soins d’urgence des personnes de plus de 80 ans gravement infectées. L’épidémie a précipité la réflexion sur la vie et la mort dans la société humaine et a posé un défi majeur pour l’économie, la culture et la moralité.

Quand le virus sera-t-il sous contrôle? Quand cela se finira-t-il? Reviendra-t-il? Les gens auront toujours ces préoccupations. S’il s’agit d’une catastrophe naturelle (ce qui n’est pas nécessairement le cas), les alertes et contrôles précoces sont des facteurs cruciaux qui contribuent au succès ou à l’échec de la lutte contre celle-ci. Apparemment, le gouvernement chinois a pris la même mesure face aux incidents publics: cacher la vérité.

La Chine a prouvé qu’avec son régime autoritaire, elle a minimisé la menace du virus.

La dissimulation est une tactique pratique. Il ne s’agit pas seulement de censurer les voix indésirables. C’est le moyen fondamental de maintenir le pouvoir politique, sans lequel l’existence de ce régime serait presque impossible. La dissimulation aux premiers stades de l’épidémie a entraîné une explosion de cas en peu de temps, devenant rapidement imparable.

Depuis lors, la Chine a une fois de plus prouvé au monde qu’avec son régime autoritaire et sa gestion militarisée, elle a minimisé la menace de l’épidémie pour le régime. Le régime a gelé avec succès l’ensemble du pays pendant deux mois, avec mise en quarantaine, confinement et blocus, contrôlant le virus ainsi que l’opinion publique. Les choses se sont développées dans une direction propice à la stabilité du régime.

Aujourd’hui, la Chine est de bonne humeur après avoir survécu à une grande catastrophe. Elle prouve au monde l’efficacité des règles autoritaires et expose les inconvénients et les mauvaises pratiques des sociétés libres et démocratiques dans le contrôle de l’épidémie. De toute évidence, de nombreux pays bénéficiant de la liberté de la presse et des mesures de sécurité sociale ont réagi à cette épidémie de façon totalement impuissantes, voire complétement ridicules.

Le développement et l’essor de la Chine au cours des dernières décennies ont rendu la Chine et le monde inextricablement liés. C’est comme si après avoir rejoint deux organes de vies différentes, un rejet de greffe se produisait. L’un rejette avec ténacité l’autre. Nous pouvons imaginer qu’un scénario de défaite mutuelle est inévitable, et la seule question qui reste est de savoir qui survit et qui meurt.

La Chine a résolu de nombreux problèmes sociaux au cours de son développement. Dans le même temps, la Chine n’a jamais nié son intention initiale, qui est de construire une société socialiste aux caractéristiques chinoises.
La Chine ne reconnaît pas le système de valeurs universelles de l’Occident: élections démocratiques, liberté d’expression et système judiciaire indépendant. La Chine a clairement indiqué qu’elle ne transigerait jamais sur aucune question de principe. La question est de savoir si l’Occident est prêt.

Pendant longtemps, poussé par l’expansion du capital, l’Occident a cru que l’accumulation de richesses accélérerait la démocratie et la liberté de pensée en Chine. Cette illusion a clairement été brisée.

Le rôle de plus en plus important de la Chine dans l’économie mondiale représente une menace potentielle pour l’ordre mondial, en particulier dans les domaines de la politique et de la culture, qui ont été dominés par l’Occident.

Cette menace deviendra de plus en plus aiguë avec la force croissante de la Chine, et le monde sera témoin d’une confrontation de deux idéologies extrêmes. Fait intéressant, ils ont déjà établi une relation interdépendante. La véritable guerre idéologique ne fait que commencer et l’éclosion du Covid-19 n’est qu’un point de départ. »


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