La Ve République vacille, et l’Élysée tremble. Pavel Durov, le sulfureux patron de Telegram, a décidé de jouer les pyromanes dans le pré carré de la Macronie, et il ne fait pas dans la dentelle.
Le procès de Sean "Diddy" Combs, qui secoue New York en ce mois de mai 2025, est une plongée dans l’horreur, révélant un prédateur qui a bâti un empire de terreur et d’abus sexuels derrière les strass et les projecteurs.
En ce 24 mai 2025, nous nous tenons à un carrefour critique de l’histoire de la France. Les récentes révélations sur l’influence de la Franc-Maçonnerie dans l’État et la justice, culminant avec l’affaire de la loge Athanor, nous contraignent à une prise de conscience collective.
Pour la première fois, le Club des DA expose à Arles, sous l’égide de l’exceptionnel Harri Peccinotti, commissaire de l’exposition. Au programme : 8 jeunes talents français mis en lumière. Avec un seul mot d’ordre : à connaitre avant que n’importe qui les connaisse. Et c’est au tour de Gabriel de la Chapelle de répondre à nos questions…
Gabriel de La Chapelle, on est tout de suite tenté de te demander si c’est ton vrai nom ou si c’est parce que tu veux jouer les enfants de chœur ? Bien évidemment, chaque syllabe de mon nom respire la candeur. Tout a été pensé dans ce sens. Cela dit, j’interdis toute association avec un quelconque homonyme qui travaillerait, par pur hasard, dans le domaine photographique.
Dans tes photos les personnages et les lieux sont impossibles à dissocier. Comme si les endroits devenaient une part de tes personnages et inversement.Sommes-nous l’endroit où nous sommes ? Tous ces lieux sont effectivement hors du temps et décontextualisés. Tokyo sans son magma humain, La Nouvelle-Orléans vue par le prisme d’un hôtel ou encore le métro parisien saisi par des regards. C’est vrai que le contexte dans mes photos est l’écrin dans lequel va être signifiée la présence humaine. L’un ne fait pas sens sans l’autre. La plupart de mes photos traitent aussi du regard ou de son absence. Parfois frontal mais aussi fuyant, c’est lui qui caractérise l’intensité d’un portrait.Le corps et son positionnement ont aussi son importance. J’ai réalisé plusieurs séries dont une à Tokyo sur l’absence de corps dans un environnement ultra urbain (Tokyo’s end) . A l’inverse c’est aussi un corps entre deux états, comme suspendu que j’ai esquissé en Afrique du Sud (Limbes) C’est une recherche que je mène depuis plusieurs années en divers endroits du globe.
Sur ton blog eyeswideshut.net, on voit clairement l’évolution de ton travail depuis tes débuts. On a aimé ce côté journal, on l’on peut comprendre pourquoi telle photo à tel instant. Des portraits pris au grès de tes voyages jusqu’ à des photos aujourd’hui plus conceptuelles, penses-tu avoir trouvé ton identité en tant que photographe ? Il y a fort fort longtemps…en 2006 quand j’ai commencé ce blog, j’étais donc jeune et insouciant. Mon appareil photo pesait alors 10 kilos de moins…. C’est vrai que ce blog m’a permis créer une cohérence dans mon travail jusqu’alors disparate. et de faire naître une écriture. J’ai appris au fil des années la lumière. Je me suis confronté à des moments de solitude « collectors » dans des situations aux antipodes les unes des autres. Passer du fin fond de Brooklyn à l’avenue Montaigne pour en photographier les habitants fit partie de ces expériences extrêmes. La photo de rue aux quatre coins du monde fut mon école et mon calvaire. « Aller au charbon » est une expression qui définit parfaitement mon état d’esprit d’alors. C’était dur mais nécessaire.
Sur eyeswideshut.net, on se sent comme conviés à une expo dont on nous livrerait tous les secrets. Tu articules toutes tes photos comme des séries, des suites d’images qui se répondent pour n’en former qu’une. Justement, quelle influence a eue sur toi le cinéma de Kubrick ? Je travaille actuellement par série pour donner corps à une idée. La multiplicité de photos sur un thème donné en accentue la porté. Le cinéma de Kubrick est absolument primordial pour moi. Chacun de ses films aborde un thème totalement différent tout en gardant une cohérence et une justesse dans son oeuvre globale. Mon film de coeur est Barry Lindon. Un film terrible et implacable sur la condition humaine. Le génie artistique de Kubrick sert complètement son film et sa lumière est époustouflante. J’utilise souvent cette même lumière douce et tamisée que l’on trouve notamment à la fin du film.
Dans « Dust » tu mets en scène des corps perdus dans la poussière, sorte d’obscurité involontaire choisie pour mettre en lumière quelque chose. Peux-tu nous dire quoi ? Mettre en lumière la beauté des atomes enlacés et virevoltants qui se découvrent sous mon objectif. Plus sérieusement, ce n’est pas tant mettre en lumière « quelque chose » qu’estomper une sorte de civilisation fantastique. Suggérer est à mon sens le meilleur moyen de nous faire rêver.
L’image que tu trouves la plus réussie de tous tes propres shooting ? J’ai une affection particulière pour la réalisation de chacune de mes série. Chaque expérience vécue pour réaliser ces photos est une expérience formidable, douloureuse et intense. J’ai une affection particulière pour ma première série de regards dans le métro « sous terre ». Je passais mes après-midi à interpeller les gens avec mon appareil. J’étais réellement mis à nu par tous ces regards qui défilaient au rythme des rames de métro. Le résultat est fort et ces regards captés un hiver de l’année 2007 sont désormais inscrits dans mon travail.
As-tu déjà pensé à la réalisation de films ? Mon rapport intime au cinéma devrait m’inciter à m’y intéresser pourtant ce n’est pas encore le cas pour la réalisation. La photo à encore énormément à m’apporter mais je ne ferme bien entendu aucune porte.
Comment vois-tu la suite de ta carrière de photographe ? Comment le métier évoluera-t-il? C’est plutôt la question que je devrais me poser. Je suis arrivé dans la photo à la fin d’une révolution qui a tout chamboulé. Ce métier se trouve en concurrence avec de nouvelles technologies désormais. Le rapport au temps à aussi changé.
À l’heure ou même Facebook censure des photos, quelle serait pour toi l’image la plus transgressive à diffuser ici ? Je trouve assez fortes les actions lancées par des particuliers qui donnent à croire que des photos sont subversives alors qu’elles ne sont que le résultat d’un effet d’optique. Une ombre, un rapport d’échelle et le sens donné à une photo est faussé. Les robots Facebook s’y font bien sûr prendre. C’est un contrepied à l’image subversive. L’image subversive n’est au fond pas universelle et définissable tant elle est liée à la personne qui la regarde et à sa propre culture.
Co-fondatrice d’APAR.TV et productrice. Elle conseille et accompagne les annonceurs, les agences et les sociétés de production à anticiper l’avenir. En parallèle elle est consultée comme talent-scout
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