"Bons baisers de Russie" par Emmanuel Todd
Conférence de Moscou, le 23 avril 2025 pour l'Académie des Sciences de Russie
Francesco Masci signe un manifeste aux antipodes de la mode, enfin…presque. Intitulé « la mode est nihiliste », on découvre le philosophe italien déclamant façon Camus avec un accent et un ton qui n’est pas sans rappeler les discours très 70’s des cinéastes de la nouvelle vague. Se voulant provoquant en déclarant des vérités chocs, on pense à Pasolini ou encore à Guy Debord.
Noir et blanc, image propre, typos simples pour ancrer les propos, on se croirait dans le film Apple 1984, qui faisait l’apologie de l’indépendance tout en vendant un objet dont nous ne doutions pas que nous ne pourrions nous en passer. On ne peut se passer de mode car on ne peut se passer d’images. Nous avons nous même créé des références pour pouvoir nous identifier dans la masse. La culture moderne s’attaque férocement à la société mais ne fait que la promouvoir par sa critique. C’est un résumé très simpliste du combat et de la philosophie de Francesco Masci, qui nous donne une magistrale démonstration de sa pensée par l’exemple.
Pour ne retenir qu’une phrase de ce manifeste « l’individu et la masse célèbrent leur noce ». Nous lui répondrons par cette phrase de Guy Debord, tirée de « La Société du Spectacle » :
« Le caractère fondamentalement tautologique du spectacle découle du simple fait que ses moyens sont en même temps son but. Il est le soleil qui ne se couche jamais sur l’empire de la passivité moderne. Il recouvre toute la surface du monde et baigne indéfiniment dans sa propre gloire. »
A lire : Francesco Masci. Superstitions, chez Allia (2005).
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