Un rapport récent du Sénat recommande de ne pas rendre publics les pays et entités qui détiennent la dette de l'État français, en contradiction apparente avec les dispositions légales en vigueur. Les détenteurs de la dette de la France doivent rester secrets, dixit le Sénat.
Dans le grand cirque audiovisuel français, où les audiences sont reines et les flops des pantins sacrifiés sur l'autel du CSA, deux nouvelles venues sur la TNT ont débarqué en fanfare il y a quelques mois : T18, fleuron du groupe CMI, et Novo19, bébé du groupe Ouest-France.
Pour son baptême du feu à la mise en scène, Kristen Stewart a puisé dans le réservoir des traumas générationnels, histoire de noyer la concurrence sous une vague coppolienne.
Pourquoi lui ? Mon Dieu, que ces gens sont névrosés. Oh oui, bien sûr, on le savait, mais d’habitude les maisons d’édition ne daignent nous présenter seulement les lettres qui frôlent l’épiphanie intellectuelle. À croire qu’un penseur n’écrit pas vraiment à un interlocuteur, encore moins à un ami, mais à un public potentiel. Mais rien de tout ça ici. Perros et Grenier sont deux adolescentes. « Pourquoi tu ne m’écris plus ? Tu m’aimes plus ? », « Mais si je t’aime, mais je croyais que c’est toi qui ne m’aimais plus. » Voilà une vraie amitié qui se déroule sous nos yeux. De A à Z, qui plus est, de leur rencontre à la mort de Jean Grenier. Rarissime. Deux adolescentes qui échangent leur « LOL » pour des mots des salons de Madame de Pompadour. Santa Barbara avec deux des plus grands intellectuels français.
Où le lire ? Devant la télé. C’est mieux.
Incipit. « Monsieur. Il faut oser. »
Le passage à retenir par cœur. Lettre 81 – Georges Perros à Jean Grenier. 7 janvier 1955 « Je n’ai reçu votre lettre qu’hier soir. Comme le bonheur a lui aussi ses habitudes, je commençais à souffrir. J’ai l’amitié douillette, et le moindre contre-temps me fait mal. C’est un peu sot, je le sais bien, mais sans remède. À moins de renoncer. D’ailleurs, on renonce. Ça repousse toujours, comme les orties. C’est bien difficile. »
Lettre 174 – Jean Grenier à Georges Perros 16 juin 1958 « Vous ne me comprenez pas ? Et moi, alors, pourrais-je me « comprendre » puisque c’est chose impossible de se dédoubler ? Vous devez me reprocher un certain manque de confiance, une certain réticence ; mais c’est moi qui ai cru l’observer en vous, qui me laissez parler et agir devant vous sans me livrer votre pensée, ni votre vie ; en vous contentant d’observer ce que je faisais, qui je voyais, et parfois d’une manière hostile. »
Lettre 184 – Georges Perros à Jean Grenier 19 septembre 1964 « En fait, nous nous aimons bien, ce qui est plutôt rare, et je n’ai pas fini de trouver douloureuse cette rupture qui fut plus de susceptibilité que d’incompatibilité. J’étais jaloux de votre amitié, vous doutiez de la mienne. N’empêche que nous sommes toujours, là, tous les deux, et que je n’ai pas cessé de vous aimer. Nous reverrons-nous jamais ? »
À qui l’offrir ? À votre ado que tous les adultes malmènent pour ces jeux d’intrigues en amitiés et en amours. Si vous n’avez pas d’ado, offrez-le vous, parce que ces intrigues sont aussi celles du monde adulte.
Correspondance, 1950-1971. Georges Perros, Jean Grenier, éd. La Part Commune, 274 p., 18€
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