Dans les couloirs feutrés du Quai d'Orsay, une tension palpable règne depuis la publication, le 24 août 2025, d'une lettre ouverte explosive signée par l'ambassadeur des États-Unis en France, Charles Kushner.
Accusée de diffamation par le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, Candace Owens a multiplié les appels à l'aide, allant jusqu'à implorer l'ancien président Donald Trump d'intervenir pour la "sauver" de ce qu'elle qualifie d'"invasion étrangère".
Avec un contexte géopolitique tendu, marqué par l'escalade des conflits hybrides et l'omniprésence des fake news, le président Emmanuel Macron a convoqué, le 25 août 2025, un Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) dédié à la "guerre informationnelle".
Pourquoi lui ? Mon Dieu, que ces gens sont névrosés. Oh oui, bien sûr, on le savait, mais d’habitude les maisons d’édition ne daignent nous présenter seulement les lettres qui frôlent l’épiphanie intellectuelle. À croire qu’un penseur n’écrit pas vraiment à un interlocuteur, encore moins à un ami, mais à un public potentiel. Mais rien de tout ça ici. Perros et Grenier sont deux adolescentes. « Pourquoi tu ne m’écris plus ? Tu m’aimes plus ? », « Mais si je t’aime, mais je croyais que c’est toi qui ne m’aimais plus. » Voilà une vraie amitié qui se déroule sous nos yeux. De A à Z, qui plus est, de leur rencontre à la mort de Jean Grenier. Rarissime. Deux adolescentes qui échangent leur « LOL » pour des mots des salons de Madame de Pompadour. Santa Barbara avec deux des plus grands intellectuels français.
Où le lire ? Devant la télé. C’est mieux.
Incipit. « Monsieur. Il faut oser. »
Le passage à retenir par cœur. Lettre 81 – Georges Perros à Jean Grenier. 7 janvier 1955 « Je n’ai reçu votre lettre qu’hier soir. Comme le bonheur a lui aussi ses habitudes, je commençais à souffrir. J’ai l’amitié douillette, et le moindre contre-temps me fait mal. C’est un peu sot, je le sais bien, mais sans remède. À moins de renoncer. D’ailleurs, on renonce. Ça repousse toujours, comme les orties. C’est bien difficile. »
Lettre 174 – Jean Grenier à Georges Perros 16 juin 1958 « Vous ne me comprenez pas ? Et moi, alors, pourrais-je me « comprendre » puisque c’est chose impossible de se dédoubler ? Vous devez me reprocher un certain manque de confiance, une certain réticence ; mais c’est moi qui ai cru l’observer en vous, qui me laissez parler et agir devant vous sans me livrer votre pensée, ni votre vie ; en vous contentant d’observer ce que je faisais, qui je voyais, et parfois d’une manière hostile. »
Lettre 184 – Georges Perros à Jean Grenier 19 septembre 1964 « En fait, nous nous aimons bien, ce qui est plutôt rare, et je n’ai pas fini de trouver douloureuse cette rupture qui fut plus de susceptibilité que d’incompatibilité. J’étais jaloux de votre amitié, vous doutiez de la mienne. N’empêche que nous sommes toujours, là, tous les deux, et que je n’ai pas cessé de vous aimer. Nous reverrons-nous jamais ? »
À qui l’offrir ? À votre ado que tous les adultes malmènent pour ces jeux d’intrigues en amitiés et en amours. Si vous n’avez pas d’ado, offrez-le vous, parce que ces intrigues sont aussi celles du monde adulte.
Correspondance, 1950-1971. Georges Perros, Jean Grenier, éd. La Part Commune, 274 p., 18€
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