Cela fait déjà plusieurs années que l’on écrit sur l’œuvre de Lauren Greenfield. Mais c’est sa dernière exposition qui nous a semblé la plus pertinente. Tout aussi critique que le travail de Martin Parr, Lauren explore le désir d’accumuler, le culte de la célébrité, le consumérisme, le pouvoir du sexe et du marketing, ainsi que leurs conséquences éventuelles.
Comme l’explique l’excellente Juliet Schor résume dans l’avant-propos du livre consacré à l’œuvre de Lauren : « Prenez garde à vos désirs », nous avertit l’un des sujets de Greenfield un peu avant la fin de cette odyssée. Ses modèles sont souvent remplis de douleurs, de nostalgie et de remords. Ce sont les ados ultra-riches de L.A., dont les parents matérialistes n’ont pas le temps de s’occuper, les gamins pauvres qui sacrifient leur corps et leur âme pour être à la hauteur des bals de promo, ou les traîtres en cols blancs qui reconnaissent le vide de leur vie, mais en restent les prisonniers. On trouve aussi dans ces pages des histoires puissantes de rédemption, même si Greenfield conclut au final que nous sommes tellement attirés par les charmes du matérialisme que le moment de moralité et de simplicité ayant émergé de ce fracas pourrait bien ne pas durer ».