La démocratie est un malentendu. Un système qui ne dit pas son nom : utopie. Un rêve fondé sur le fantasme du vote éclairé des citoyens. Le système parfait s’il n’est composé que de sages. Donnez-moi soixante millions de citoyens éclairés et je fonde une France qui fera passer la Grèce athénienne pour une succursale de NRJ12.
Mais le vote des citoyens est volage. Filant au gré du vent, se posant là où les sirènes chantent le plus fort. Se fondant sur des arguments aussi stable et réfléchi qu’un coït dans des toilettes de boites de nuit à 3 heures du matin. Si la démocratie permettait vraiment au meilleur de l’emporter, pensez-vous vraiment que Kendji Girac aurait remporté The Voice ? On vous rappelle que Marion Maréchal-Le Pen est élu de la république.
L’électorat est sensible à certains mots, certaines idées qui changent d’année en année. Sécurité, emploi, économie… Chaque année, les cabinets des élus réfléchissent aux grandes tendances de la saison à venir.
Car voilà ce qu’est vraiment la démocratie : le plus grand laboratoire de tendance du pays.
Le pouvoir, le vrai, vous le savez ne se détermine pas par les urnes. Et tant mieux.
« Que notre constitution, messieurs, ait une base populaire, que ses principaux éléments soient calculés sur l’intérêt constant du peuple ; assez tôt, comme toutes les autres, elle tendra à favoriser les riches et les hommes puissants. Le peuple, dans nos sociétés modernes, n’a pas le temps de connaître ses droits : il s’en remet à des riches du soin de les défendre, et il continue à travailler pour le faire. »
Adrien Duport, député de Paris, 22 octobre 1789