Le GROS nom de Coachella 2018 est…
Beyoncé ! L’événement planétaire de ce week-end n’était pas l’entrevue d’Emmanuel Macron avec Bourdin et Plenel, mais Queen B en Balmain à Coachella. Oui, Coachella, ce festival devenu on ne peut plus mainstream, celui où se lancent les « tendances » les plus improbables, comme celles des couronnes à fleurs avec des bottes de pêcheur et des it-girls dont la duckface fait 121089364736 likes.
Cette année, l’heureuse élue pour le gros concert destiné à enflammer journalistes et réseaux sociaux était donc Beyoncé, avec, aux dires de toute la presse des internets (de Voici à Konbini en passant par Vogue et Chez Ta Mamie Hebdo) « la meilleure performance de l’histoire du festival ». Grandiose, extraordinaire, historique, légendaire, rien que ça.
Et sur scène, ça donnait quoi ?
Soyons honnêtes : qui, dans le monde, peut rivaliser avec un tel budget mise en scène ? Eclairages, danseurs, jeux de lumières, fanfare jaune poussin… tout était absolument millimétré, l’armée chinoise en est jalouse. En grande forme, Beyoncé alterne les archétypes féminins et les attitudes : tantôt agressive, tantôt lascive, femme fatale tout feu tout flamme ou féministe vengeresse, à la fois monarque et pom-pom girl. On lui pardonnera de souvent chanter faux ou de crier, ce n’est pas ça qui compte. Plein les yeux, on a dit.
Oui, il faut l’avouer, ça en jette comme les grosses productions ciné. Mais comme elles : c’est vide. C’est hyper marketé. C’est l’opulence dans toute sa dimension indigeste. C’est superficiel. C’est too much : mode, performance, perfection, démonstration. Ce n’est plus un spectacle, c’est une machine de guerre, une superproduction où le luxe et la pop fusionnent en un hybride séduisant mais prévisible.
https://www.youtube.com/watch?v=guf1L6HmeOc
Coachella, festival peace and love ?
Militante black et féministe, Beyoncé ne cache pas ses grosses cuisses et n’aurait jamais eu recours à la chirurgie esthétique. Son Superbowl coup de poing avait fortement divisé l’Amérique pendant quelques temps, la plaçant en icône politique. Aujourd’hui, après un régime vegan, elle est la première femme noire tête d’affiche de Coachella. En 2018, il était temps, mon cher… Phil Anschlutz, patron du festival. Pro-armes, anti-LGBT, anti-avortement, et climato-sceptique Monsieur Coachella défraye plus la chronique par ses opinions politiques douteuses que par son engagement social. Sympa. Les blacks, oui, les pédés, non. Enfin « les blacks »… ceux qui assurent une vente éclair des tickets et un # spécialement créé pour l’événement. Comme quoi…show business remains business et Amy Winehouse en mini short sous la Gobi Tent nous manque.
Un truc mieux à voir : les têtes d’affiche de Coachella, mais avant 2010. Bauhaus. Roger Waters. The Cure. Rage Against The Machine.