Punk’s not dead

Le clip est à l’image du punk rock moderne : symphonique et anarchique. Ça commence comme un banal court de chant un peu old school pour finir dans un battle de vocalise ramenant les Jets et les Sharks à leurs minauderies, le tout filmé avec une lumière légèrement filtrée rappelant l’extraordinaire clip Smell Like Teen Spirit.
Mais le réalisateur signe là, bien plus qu’un superbe clip. Scott Cudmore éclaircit l’ensemble de l’album des rockers de Toronto de Fucked Up. David Comes To Life, sorti début juin, trouve toute sa narration dans ces 6 minutes, comme il était de mode de le faire à l’époque où les albums s’écoutaient comme des livres. C’est même toute une genèse du punk qui s’écrit ici, avec de fortes références au Pink Floyd et la place offerte aux protagonistes : des enfants symbolisant la rage anarchique et un professeur embourgeoisé totalement retournée par la musique.
Le clip Queen of Hearts est la définition même du punk : un mélange subtil entre intelligence et bêtise, entre immaturité et clairvoyance. Aussi vrai que Sid Vicious (« Négligez leur autorité de suce-boules, rejetez leur morale bidon, foutez l’anarchie et détruisez vos valeurs, causez le plus de chaos et de destruction possible, mais ne les laissez pas vous prendre vivant. ») et René Char (« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience ») sont semblables. Qui disait que le punk était mort ?