Opéra Gallery rend hommage à la douce folie, à la lucidité dérangeante de Gérard Rancinan. « Décadence » est le dernier opus de son triptyque « Métamorphoses ». Le photographe girondin offre une analyse sociale, une critique contemporaine, en détournant les plus grandes œuvres picturales. Littéralement des instantanés de notre monde aux échos ancestraux.
On pense, par exemple, au très remarqué détournement de Le Dernier Souper de Léonard de Vinci, où un employé de fast-food réuni dans une Cène fantasmagorique des apôtres modernes et obèses. Ou encore le visuellement somptueux Raft of Illusions hommage à Géricault et le polémique Liberté Guidant le Peuple que Delacroix aurait certainement, lui aussi, imaginé aujourd’hui avec une burqa.
Opéra Gallery réuni les trois volets de « Métamorphoses », ainsi que les portraits du maître (Fidel Castro, Tiger Woods, Jean-Paul II, Sébastien Chabal, Rostropovich, le Dalaï Lama…). A 18 ans, Gérard Rancinan était le plus jeune photojournaliste de France. En une décennie, il aura couvert les grands événements qui ont émaillé l’histoire contemporaine. Aujourd’hui, plongée dans l’œil acéré d’un esthète dérangeant.