Marina Abramovic est sur le point que connaître la reconnaissance du grand public. En collaborant – ou plus exactement – en étant récupéré par Jay-Z et Lady Gaga, cette artiste venue d’un pays qui n’existe plus, va accéder à la lumière des médias mainstream et donc à la popularité. Celle qui, il est bon de le rappeler, a joué sa santé physique et mentale, au nom de l’art, toute sa vie durant. Asphyxiée, congelée, lacérée, le corps de Marina Abramovic a redéfinit avec le temps ses limites. Elle qui n’est intéressée que par « l’art qui dérange et qui pousse la représentation du danger ». Elle, pour qui « garder l’attention sur le danger; c’est se mettre au centre de l’instant présent. »
Cette « grand-mère de l’Art performance », comme elle s’amuse à se décrire, a pour vous donner un exemple, réalisé une performance (il y a plus de trente ans) où elle et son partenaire ont tendu un arc chargé d’une flèche dirigé sur son cœur…avec comme seule sécurité le poids de leurs corps maintenant la tension. Ils enregistraient pendant cette folie visuelle les accélérations de leurs battements de cœur. Oui, Marina Abramovic c’est aussi ça.
Aujourd’hui, elle lance un appel à souscription sur le site Kickstarter., à la recherche de 600 000 dollars pour étendre son « Marina Abramovic Institute » qu’elle veut immatériel où seule « une bibliothèque virtuelle offrira tout ce qu’il y a de plus intéressant concernant le théâtre, la vidéo, la performance, la science, la technologie et les pratiques spirituelles ».
Pour remercier ou appâter le donateur elle promet de le serrer dans ses bras quelque que soit le montant de sa donation. Événement qu’elle transformera en performance grandeur nature intitulé The Embrace. Les mauvaises langues critiquent déjà l’initiative pensant qu’une artiste underground n’a pas le droit de se fourvoyer avec Lady Gaga et encore moins d’aller demander plus d’un demi million aux internautes. Pourtant c’est eux seuls, qui comme toujours, seront les vrais juges.