Géométrie des mouvements. Narration ultra rythmée. Et expérimentation permanente. Trois ingrédients qui font que vous avez déjà certainement vu le travail de Julien Martorell sans même le savoir. Preuve qu’il est grand temps de mieux découvrir l’artiste.
Avant de commencer quelle est ta définition du motion design ?
Le motion design est selon moi un mode de fabrication et d’expression extrêmement large, qui comprend la plupart des disciplines de créations visuelles ayant pour support un écran. Grâce à internet et à l’accessibilité des différents outils de création, tout se mélange, et le motion design est pour moi la suite logique de cette évolution.
Les méthodes et les règles du graphisme, du cinéma, de la photographie et de l’animation interagissent alors ensemble (pas forcement toutes au même moment) pour donner un résultat sous forme de vidéo.
Peut-on qualifier le motion design comme un mouvement artistique à part entière ?
Pour moi le motion design ne se résume pas à un mouvement artistique mais à une manière de s’exprimer. Je dirai même qu’il y a des courants à l’intérieur du motion design, comme dans le graphisme ou dans le cinéma par exemple.
Comment vois-tu son évolution dans la décennie à venir ?
C’est une bonne question ! Je pense que le motion design a de beaux jours devant lui. Mais il est difficile de savoir à quoi cela va ressembler dans l’avenir. Les évolutions rapides que connaissent nos outils de fabrication (logiciels, caméras…) vont nous permettre certainement de nous concentrer uniquement sur l’essentiel : l’idée et l’histoire que nous voulons raconter.
Si tu ne devais présenter qu’une seule de tes réalisations, laquelle choisirais-tu ?
Ce serait Piano Works 13, un travail personnel qui traite de plusieurs choses qui me passionnent depuis longtemps : la danse, la musique et la calligraphie.
J’ai fait beaucoup de danse HipHop (surtout breakdance), notamment au sein de la compagnie « Par-Allèles ». Trois danseurs de la compagnie sont dans le film.
As-tu un maître dans le domaine ?
C’est difficile de trouver un seul nom. Dans le domaine du motion design, je citerai Kyle Cooper et Danny Yount, ils sont responsables de la plupart des meilleurs génériques de film des dix dernières années.
Soul Bass, pour beaucoup de bases du motion design et sa qualité qu’il avait d’aller à l’essentiel. Rob Chiu qui a su mélanger son univers cinématographique à la typographie et au graphisme, et qui est aujourd’hui un très bon réalisateur. Il y a un très grand nombre de talents aujourd’hui mais ce sont eux que j’ai découvert à mes débuts.
Et pour finir, quel est ton film référent en motion que tu aimerais faire découvrir aux lecteurs de blendes ?
J’aime beaucoup Gettysburg adress d’Adam Gault.
Adam Gault est un artiste que j’apprécie et qui a aussi sa place dans la liste précédente. Dans ce film il met en scène en motion design un discours emblématique d’Abraham Lincoln. Sa manière d’interpréter graphiquement le discours et les différentes techniques qu’il utilise sont justes et ne tombent pas dans la surenchère d’effets. La voix off s’accorde parfaitement avec l’univers visuel qu’il développe. Je vous encourage à le regarder et au passage à consulter son site !