Ce n’est pas un inconnu dont nous allons parler ici. Dazed, Nowness, Vogue, Raf Simons, Under/Current ou l’excellent The Lake, non, Pierre Debusschere n’est pas un inconnu. C’est même l’opposé. Réalisateur et photographe stylé par excellence, il pense ses images comme une chorégraphie permanente où le partenaire de danse de ses personnages serait la lumière. Et ce tango langoureux et violent entre l’épiderme et les photons donne une symphonie où la musique devient plus importante que l’identité. Les visages d’ailleurs se rayent, se floutent, tendent à disparaître dans une sorte d’auto-mutilation esthétique.
Le dernier film du Belge pour les 20 ans d’Hugo Boss (tout en bas de notre liste) est symptomatique. Dans cette galerie de portraits flotte à la fois une impression de violence, de difficulté, d’obligation de s’accrocher à l’image, et en même temps, cette sensation que le film coule tout seul, comme de lui-même.